Question de M. BRET Robert (Bouches-du-Rhône - CRC) publiée le 24/06/2004

M. Robert Bret attire l'attention de M. le ministre délégué aux anciens combattants sur l'instauration d'une Journée nationale de la Résistance. Cinquante-neuf ans après la capitulation nazie, les anciens combattants de la Résistance estiment, à juste titre, que de nombreuses injustices demeurent en ce qui concerne la reconnaissance des services accomplis dans la Résistance, notamment le défaut d'une cérémonie commémorative en l'honneur de celles et ceux qui ont volontairement risqué leur vie pour la libération de la France. La défense des droits des résistants est inséparable de leur entière reconnaissance par la nation. Ainsi, l'instauration d'une journée nationale de la Résistance, non chômée, viendrait satisfaire cette reconnaissance essentielle tout en participant grandement au devoir de mémoire, au travail de transmission de l'histoire et à une meilleure connaissance des valeurs de la Résistance. Pourrait être commémorée, de façon officielle et annuelle, dans toutes les communes de France, la tenue, sous la présidence de Jean Moulin, de la première réunion du Conseil national de la résistance, soit le 27 mai 1943. Aussi, il lui demande de bien vouloir l'informer de ses intentions quant à cette proposition récurrente mais jamais satisfaite de nombreuses associations d'anciens combattants. Et de préciser, eu égard à l'âge de la génération concernée, qu'il lui appartient d'apporter une réponse dans les plus brefs délais.

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Réponse du Ministère délégué aux anciens combattants publiée le 12/08/2004

La transmission de la mémoire de la Résistance est un des axes majeurs de la politique de la mémoire que le ministre délégué aux anciens combattants entend conduire. Il est, en effet, important que le message de courage et de civisme légué par le général de Gaulle et par la Résistance soit conservé, puis connu et compris des jeunes générations. Il s'agit d'un impératif républicain auquel le Gouvernement entend veiller tout particulièrement, en poursuivant ou engageant plusieurs actions en ce sens. Le soutien apporté aux fondations de mémoire (Fondation de la Résistance, Fondation de la France libre, Fondation pour la mémoire de la déportation, fondation Charles-de-Gaulle, Fondation pour la mémoire de la Shoah) est une des illustrations importantes de cette volonté. De nombreuses initiatives tournées directement vers les jeunes sont également entreprises. L'institution d'une journée nationale de la Résistance est une suggestion qui mérite une grande attention. Elle suppose toutefois, au préalable, un accord de l'ensemble des associations concernées. Le ministre tient à rappeler que le Président de la République a marqué avec force le soixantième anniversaire de la réunion du Conseil national de la Résistance, le 27 mai 1943, en présidant ce jour une cérémonie à Paris. L'année passée a également été marquée par un programme commémoratif particulièrement dense, avec le soixantième anniversaire des événements de l'année 1943, année de la libération des premiers territoires jalonnée d'étapes déterminantes dans l'histoire de la Résistance. L'année 1944, quant à elle, demeure dans la mémoire collective comme celle de la renaissance de la liberté, après quatre ans d'occupation par les troupes du régime nazi. Cette victoire qui a permis le rétablissement de la démocratie a cependant eu un coût humain, qu'ont payé aussi bien les armées que les combattants de l'ombre et les populations civiles. Ainsi, en 2004, est commémoré le soixantième anniversaire des débarquements et de la Libération du territoire national. La résistance intérieure ayant contribué à cette victoire, des cérémonies de grande ampleur en présence de hautes autorités de l'Etat seront organisées sur plusieurs sites en relation avec les combats du maquis. Enfin, le ministre précise que le site internet intitulé " Mémoire des hommes " ouvrira une nouvelle base de données sur laquelle figureront les noms des 1 006 victimes fusillées au mont Valérien.

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