Question de M. DUVERNOIS Louis (Français établis hors de France - UMP) publiée le 30/09/2004

M. Louis Duvernois appelle l'attention de M. le ministre de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur les problèmes que rencontre le maintien de la langue française langue officielle au Comité international olympique dans un environnement voué à la mondialisation et à la globalisation linguistique. A l'issue des JO d'Athènes, il lui demande de tirer un bilan linguistique de cet événement sportif consacrant le 100e anniversaire des jeux, conçus en français à l'initiative du baron Pierre de Coubertin.

- page 2202


Réponse du Ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative publiée le 23/02/2006

La règle 24 de la charte olympique stipule que les langues officielles du Comité international olympique sont le français et l'anglais et qu'en cas de divergence entre le texte français et le texte anglais le texte français fera foi sauf disposition écrite contraire. Par ailleurs, la commission spécialisée de terminologie et de néologie du ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative créée en application de la loi du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française et du décret du 3 juillet 1996 relatif à l'enrichissement de la langue française a été installée le 12 décembre 2005 par M. Jean-François Lamour, ministre de la jeunesse, des sports et de la vie associative. Afin de protéger l'usage et l'utilisation de la langue française dans les instances internationales et d'aider les comités d'organisation des jeux Olympiques à assurer le respect des dispositions de la charte, les pouvoirs publics français ont mis en place un dispositif de soutien à l'usage du français. Depuis les jeux Olympiques d'été d'Atlanta en 1996, une convention est régulièrement signée entre le président du comité d'organisation des jeux et l'ambassadeur de France, représentant le ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative, le ministère des affaires étrangères et le ministère de la culture et de la communication. Elle détermine les conditions du partenariat et décrit les éléments constitutifs du programme de soutien. Parallèlement, les différents comités d'organisation des jeux Olympiques ont pris conscience de l'intérêt que représente le multilinguisme en tant qu'élément de la dimension culturelle et internationale des jeux, et travaillent avec les autorités françaises autour du dispositif suivant : la traduction en français des différentes publications écrites ainsi que du site internet ; la formation linguistique des salariés et des bénévoles ; la mise à disposition de stagiaires d'écoles d'interprétation et de traduction afin de renforcer les services linguistiques des comités ; la publication d'un lexique bilingue ou trilingue des termes sportifs mis à la disposition des journalistes, des fédérations sportives, des athlètes et des volontaires ; la traduction en français de la signalétique dans les enceintes officielles. Depuis les derniers jeux Olympiques d'Athènes, l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) intervient également par des actions complémentaires de soutien. Elle désigne également un grand témoin francophone, dont la mission est d'observer, pendant le déroulement des jeux Olympiques, la place et le statut de la langue française en conformité avec les dispositions de la règle 24 de la charte olympique. M. Hervé Bourges, président de l'Union internationale de la presse francophone, a été désigné Grand Témoin francophone le 15 juillet 2004 par M. Abdou Diouf, secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie. En application de la lettre de mission, qui lui a été remise, M. Bourges a visité, au cours de son séjour à Athènes, les principaux sites sportifs et enceintes olympiques officielles et rencontré les autorités nationales, les représentants du comité d'organisation grec des jeux Olympiques d'Athènes ainsi que des personnalités présentes et des membres du mouvement olympique. Dans son rapport intitulé : « Les jeux Olympiques : une vitrine mondiale pour la lanque française », remis le 10 septembre 2004 à M. Diouf, M. Hervé Bourges établit un bilan nuancé de la place du français lors des jeux Olympiques d'Athènes et dresse une liste de propositions dans la perspective des prochaines olympiades. En application d'une des préconisations du rapport, le secrétaire général de l'OIF s'est rendu à Lausanne, le 10 mars 2005, afin de rencontrer le président du Comité international olympique, M. Jacques Rogge, et s'entretenir avec lui de la question de la présence du français lors des jeux Olympiques. En ce qui concerne les jeux Olympiques à venir, les mesures suivantes ont été mises en place : jeux Olympiques de Turin : une convention entre le président du comité d'organisation des jeux Olympiques de Turin (TOROC) et le gouvernement français relative à la mise en place du programme de soutien au français a été signée à Turin le 29 juin 2005 ; Mme Lise Bissonnette, présidente-directrice générale de la Bibliothèque nationale du Québec, a été désignée Grand Témoin francophone pour les jeux Olympiques et Paralympiques d'hiver de Turin et a déjà effectué une mission préparatoire en France et en Italie (Rome et Turin) en septembre 2005 afin de rencontrer les principaux interlocuteurs responsables du dossier ; jeux Olympiques de Pékin : la question a déjà été étudiée lors des deux dernières réunions du groupe de travail « le français du sport » tenues en 2005 et le dispositif sera reconduit pour l'essentiel ; à titre d'exemple, la publication d'un lexique trilingue (français, anglais, chinois) des termes sportifs, et l'envoi à Pékin, dès la fin de l'année 2005, de stagiaires trilingues d'écoles d'interprétation et de traduction françaises, afin de renforcer les effectifs des services de traduction du BOCOG ; par ailleurs, l'ambassade de France en Chine est très mobilisée et a déjà programmé dès 2005 des budgets spécifiques pour ce programme.

- page 543

Page mise à jour le