Question de M. GAUDIN Jean-Claude (Bouches-du-Rhône - UMP) publiée le 07/10/2004

M. Jean-Claude Gaudin prie M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche de lui signaler si le ministère a réalisé une étude sur l'impact de la méthode globale sur l'apprentissage de la lecture et, le cas échéant, quels en sont les résultats.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 23/12/2004

Aucune étude comparative n'a été effectuée en France quant aux effets des méthodes d'enseignement de la lecture ; il ne semble pas y en avoir dans d'autres pays non plus. Des études de cette nature sont très difficiles à mettre en oeuvre car il faudrait s'assurer que l'enseignement est constamment conduit selon la méthode évaluée, que les élèves ne reçoivent pas d'aides par ailleurs et que leurs résultats sont strictement imputables à l'enseignement reçu à l'école. Dans les années soixante-dix, l'école a pris acte des difficultés des élèves entrés massivement au collège au cours des années soixante à utiliser l'écrit pour apprendre. Certaines méthodes d'apprentissage de la lecture se sont alors fondées sur des procédures d'anticipation, la compréhension se construisant à partir du contexte. Les maîtres se sont ainsi écartés des méthodes syllabiques antérieures, sans pour autant, dans leur immense majorité, s'inscrire dans la perspective de méthodes purement globales. Depuis les programmes de 1995, le MEN tente de faire évoluer les méthodes d'enseignement de la lecture. Le mouvement a été renforcé dans ceux de 2002 où, pour la première fois, une injonction nette a été donnée. On peut en effet lire, dans le chapitre consacré à la lecture : " Apprendre à lire, c'est apprendre à mettre en jeu en même temps deux activités très différentes : celle qui conduit à identifier des mots écrits, celle qui conduit à en comprendre la signification. " Dans le paragraphe portant sur la programmation des activités, les programmes précisent que " certaines méthodes proposent de faire l'économie de l'apprentissage de la reconnaissance indirecte des mots (méthodes globales, méthodes idéo-visuelles)... On considère souvent aujourd'hui que ce choix comporte plus d'inconvénients que d'avantages ". Ces programmes ne laissent donc plus la liberté de choisir toute méthode de lecture : les méthodes globales sont à exclure. Ils préconisent un équilibre entre les deux composantes de l'apprentissage de la lecture : construire un déchiffrage efficace ; enrichir le langage (syntaxe, lexique) des élèves par une fréquentation assidue de la littérature de jeunesse. Ces programmes reposent sur les apports de la recherche scientifique et traduisent le consensus auquel sont parvenus les enseignants et les chercheurs, en France et dans la plupart des pays dont l'écriture est alphabétique. Les inspecteurs de l'éducation nationale travaillent actuellement à faire prendre la mesure de cet équilibre indispensable entre les composantes de l'apprentissage et à aider les maîtres à l'intégrer dans leurs pratiques.

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