Question de M. de RICHEMONT Henri (Charente - UMP) publiée le 28/10/2004

M. Henri de Richemont attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à l'agriculture, à l'alimentation, à la pêche et aux affaires rurales sur les risques d'introduction et d'extension du cynips (Dryocosmus kuriphilus Yasumatsu, originaire de Chine) en France, parasite particulièrement dangereux pour les châtaigneraies. Le cynips a été introduit en Italie à la fin des années 1990. Il s'est très rapidement répandu dans la région de Cuneo (Piémont italien), où il a déjà provoqué une baisse importante de la production de châtaignes et un affaiblissement des arbres pouvant aller jusqu'à la mortalité. Par ailleurs, la lutte contre ce ravageur est difficile. La lutte chimique est inefficace, et la lutte biologique demande de nombreuses années de préparation pour être opérationnelle. Le cynips avait été introduit au Japon au cours de la Seconde Guerre mondiale, où il avait quasiment anéanti la châtaigneraie. Le cynips est donc un parasite d'une gravité considérable, qui fait peser une menace réelle sur la châtaigneraie fruitière et forestière française. Or, la région de Cuneo, grande productrice de plants de châtaigniers, en exporte massivement vers la France (pépiniéristes, fruitiers, ornementaux, jardinerie...). Le contrôle de ces exportations est très difficile (absence de traçabilité sur les plants, nombreux opérateurs), d'autant plus que le cynips n'est pas décelable sur les plants au moment de la vente. Bien que les autorités françaises et européennes aient classé le cynips dans la catégorie des parasites de quarantaine afin qu'il soit pris en compte par le passeport phytosanitaire, ce qui permettra de s'assurer que les plants de châtaigniers circulant au sein de la Communauté européenne sont indemnes de ce ravageur, cette mesure ne sera effective au mieux qu'à partir de l'hiver 2005-2006 et, plus probablement, 2006-2007. C'est pourquoi, il souhaiterait savoir de M. le ministre, et avant qu'il ne soit trop tard, si le Gouvernement entend prendre des mesures temporaires pour parer au risque d'introduction et d'extension du parasite cynips en France.

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Transmise au Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et de la ruralité


Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et de la ruralité publiée le 24/02/2005

Le cynips du châtaignier (Dryocosmus kuriphilus) est un insecte parasite susceptible d'engendrer des pertes de production importantes, de l'ordre de 50 % à 70 % et, dans les cas extrêmes, conduire à la mortalité des arbres. Originaire de Chine, sa présence est signalée depuis le début des années 2000, dans la région de Cuneo en Italie, où il a été introduit par le biais de matériel végétal. Compte tenu du risque important que ce ravageur fait peser sur la châtaigneraie française, une collaboration a été mise en place entre les services concernés de mon ministère, de la direction générale des douanes et droits indirects du ministère chargé de la consommation et les représentants des professionnels afin de définir une politique harmonisée en matière de prévention à la fois sur les vergers de production de châtaignes, les pépinières, jardineries et espaces forestiers. Au niveau communautaire, cet insecte doit prochainement être inscrit en annexe de la directive 2000/29/CE relative aux mesures de protection contre l'introduction dans la Communauté d'organismes nuisibles aux végétaux ou aux produits végétaux et contre leur propagation à l'intérieur de la Communauté. Au-delà de cette inscription, les conditions particulières de circulation du matériel végétal de châtaignier au sein de l'Union européenne seront définies par les instances communautaires. Dans l'attente de ces négociations et en raison du risque important pour la châtaigneraie française, un arrêté national relatif à la mise en oeuvre de mesures d'urgence vis-à-vis de ce parasite a été élaboré et sera publié dans les meilleurs délais. Cet arrêté interdit l'importation et l'introduction en France de matériel végétal de châtaignier originaire de pays tiers ou d'Etats membres de l'Union européenne contaminés par cet insecte. Il précise également que toute nouvelle plantation, à des fins agricole ou forestière, devra faire l'objet d'une déclaration obligatoire auprès des services compétents, en vue de mettre en oeuvre les contrôles appropriés sur le matériel végétal visé et permettre une détection précoce suivie d'une éradication rapide en cas d'infes-tation.

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