Question de M. TRILLARD André (Loire-Atlantique - UMP) publiée le 02/12/2004

M. André Trillard appelle l'attention de M. le ministre des solidarités, de la santé et de la famille sur l'inquiétude résultant de la réforme projetée de la formation initiale de la profession d'orthophoniste. En contradiction avec l'évolution actée par le décret n° 2002-721 du 2 mai 2002 relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession d'orthophoniste, il est actuellement prévu, dans le cadre de l'harmonisation des systèmes européens de l'enseignement supérieur, de réduire ces études à une licence professionnelle, alors qu'actuellement elles se déroulent sur quatre années et dépassent largement le nombre de crédits d'heures fixé pour obtenir une licence, soit 180 ECTS (European Credit Transfert System). Avec la suppression inévitable de certains enseignements théoriques et pratiques qui résulterait de cette réforme, c'est la qualité de la formation, le niveau de compétence et l'étendue du champ d'intervention des professionnels qui se trouvent menacés, sauf à compléter la licence par un master de spécialisation, avec alors le risque d'introduire une discrimination dans l'accès aux soins et une " orthophonie à deux vitesses ". Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer s'il entend répondre à l'aspiration des professionnels qui estiment que le master professionnel serait le seul parcours de nature à maintenir la qualité de formation des futurs professionnels.

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Réponse du Ministère des solidarités, de la santé et de la famille publiée le 24/02/2005

La qualité des soins est une préoccupation constante du Gouvernement. La compétence des professionnels de santé qui repose sur un processus adapté de formation en est un facteur essentiel. Les orientations prises en matière de formation des professions de santé dont font partie les orthophonistes s'organisent autour de la formation initiale et, depuis la loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, de la mise en place d'une obligation de formation continue. S'agissant de la formation initiale, deux orientations sont privilégiées : son recentrage sur les connaissances incontournables nécessaires à l'acquisition des compétences liées au coeur du métier et l'amélioration de sa qualité, notamment par des stages plus formateurs et parfois moins nombreux - avec mise en place d'un vrai tutorat. En parallèle, la mise en place d'une formation continue, inscrite dans la loi précitée, permettra de compléter, tout au long de la vie, les connaissances et les compétences acquises en formation initiale et de les adapter aux évolutions des techniques, de la société et des changements de lieux d'exercice du professionnel. La réforme licence, master, doctorat (LMD) s'inscrit dans cette logique. Elle permettra la mise en place de passerelles entre professions, des évolutions de carrière et des échanges internationaux avec les pays de l'Europe. Une réflexion sur la mise en place de ce dispositif est actuellement menée par le ministère de la santé et le ministère de l'éducation nationale. Cette réflexion ne vise en aucun cas à créer une orthophonie à deux vitesses puisque le niveau de sortie qui sera proposé permettra d'effectuer, comme actuellement, la rééducation orthophonique adaptée à tous les types de pathologies prises en charge. Elle n'est pas encore finalisée. Cette réflexion devrait faire l'objet, dans les prochaines semaines, de réunions de présentation du dispositif aux différentes professions concernées avant d'engager avec elles, si elles adhèrent aux grandes orientations qui seront définies et souhaitent s'engager dans la démarche proposée, le travail sur la réforme du contenu des programmes à partir de la description du métier. En tout état de cause, les formations actuelles persistent. Les propositions de cursus universitaires émaneront à titre expérimental des universités.

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