Question de M. MASSERET Jean-Pierre (Moselle - SOC) publiée le 13/01/2005

M. Jean-Pierre Masseret souhaite attirer l'attention de M. le ministre des solidarités, de la santé et de la famille sur les perspectives d'avenir de la profession d'orthophoniste. Il est aujourd'hui envisagé d'intégrer les études d'orthophonie au cursus européen LMD (licence-mastère-doctorat). Désormais, l'enseignement se fera en crédits d'heures. Vraisemblablement, les études d'orthophoniste seront bientôt ramenées à 180 ECTS, correspondant à une simple licence professionnelle. Or l'enseignement est actuellement dispensé sur quatre années après baccalauréat réparties respectivement en 1 640 heures d'enseignement théorique et 1 200 heures de stages pratiques. Une grande majorité des orthophonistes souhaitent donc que leur parcours de formation soit celui du mastère professionnel, correspondant à 300 ECTS, afin que leur profession soit reconnue à sa juste valeur. Malgré l'éclaircissement apporté le 16 septembre 2004 par M. le ministre des solidarités, de la santé et de la famille en réponse à une question écrite, les professionnels et les représentants syndicaux demeurent inquiets. Il lui demande donc ce que le Gouvernement entend faire pour mieux prendre en compte les besoins de cette profession en formation initiale, afin qu'elle maintienne la qualité de ses prestations.

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Réponse du Ministère des solidarités, de la santé et de la famille publiée le 24/02/2005

La qualité des soins est une préoccupation constante du Gouvernement. La compétence des professionnels de santé qui repose sur un processus adapté de formation en est un facteur essentiel. Les orientations prises en matière de formation des professions de santé dont font partie les orthophonistes s'organisent autour de la formation initiale et, depuis la loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, de la mise en place d'une obligation de formation continue. S'agissant de la formation initiale, deux orientations sont privilégiées : son recentrage sur les connaissances incontournables nécessaires à l'acquisition des compétences liées au coeur du métier et l'amélioration de sa qualité, notamment par des stages plus formateurs et parfois moins nombreux - avec mise en place d'un vrai tutorat. En parallèle, la mise en place d'une formation continue, inscrite dans la loi précitée, permettra de compléter, tout au long de la vie, les connaissances et les compétences acquises en formation initiale et de les adapter aux évolutions des techniques, de la société et des changements de lieux d'exercice du professionnel. La réforme licence, master, doctorat (LMD) s'inscrit dans cette logique. Elle permettra la mise en place de passerelles entre professions, des évolutions de carrière et des échanges internationaux avec les pays de l'Europe. Une réflexion sur la mise en place de ce dispositif est actuellement menée par le ministère de la santé et le ministère de l'éducation nationale. Cette réflexion ne vise en aucun cas à créer une orthophonie à deux vitesses puisque le niveau de sortie qui sera proposé permettra d'effectuer, comme actuellement, la rééducation orthophonique adaptée à tous les types de pathologies prises en charge. Elle n'est pas encore finalisée. Cette réflexion devrait faire l'objet, dans les prochaines semaines, de réunions de présentation du dispositif aux différentes professions concernées avant d'engager avec elles, si elles adhèrent aux grandes orientations qui seront définies et souhaitent s'engager dans la démarche proposée, le travail sur la réforme du contenu des programmes à partir de la description du métier. En tout état de cause, les formations actuelles persistent. Les propositions de cursus universitaires émaneront à titre expérimental des universités.

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