Question de M. PIRAS Bernard (Drôme - SOC) publiée le 10/03/2005

M. Bernard Piras attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer sur le maintien de la « Voie sacrée » dans le réseau des routes nationales. Le nom de « Voie sacrée » a été donné par Maurice Barrès à la route qui allait de Bar-le-Duc à Verdun pendant la Première Guerre mondiale, permettant ainsi le ravitaillement en hommes, en vivres et en munitions. Or, la banalisation d'un classement en voierie départementale porterait gravement atteinte à sa symbolique et entraînerait inéluctablement à terme l'oubli du rôle historique majeur qu'elle a joué pour la sauvegarde de la nation, et dont la préservation, dans le temps, avait précisément motivé le classement national en 1923. Il lui demande de lui indiquer les dispositions qu'il entend adopter permettant le maintien dans le réseau des routes nationales de la « Voie sacrée ».

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Réponse du Ministère de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer publiée le 31/05/2005

Les fonctions de desserte locale à l'échelle départementale que la RN 35 assure sont prépondérantes. Le niveau de son trafic, de l'ordre de 3 000 à 4 000 véhicules par jour, ainsi que ses caractéristiques géométriques ne la distinguent pas d'une route départementale. C'est cette analyse qui justifie aujourd'hui le transfert de cette route nationale, sachant qu'elle sera aussi bien sinon mieux gérée à l'échelle du département par le conseil général, dont le savoir-faire est reconnu. En se recentrant sur le réseau structurant constitué pour l'essentiel de voies rapides, l'État mettra en place une organisation radicalement différente à une échelle interrégionale permettant une gestion par axe. Cette organisation ne sera plus adaptée à la gestion qu'appelle la RN 35. Il est vrai qu'entre Bar-le-Duc et Verdun, cette route est également dénommée « Voie sacrée », avec toute la symbolique qu'une telle dénomination entraîne. C'est d'ailleurs le nom employé sur les cartes routières, le numéro de la route étant placé entre parenthèses. Ce qui importe aujourd'hui, ce n'est pas tant la domanialité de la route que la capacité à perpétuer la mémoire et donc le rôle tout à fait éminent, stratégique et d'intérêt national qu'elle a eu lors de la Grande Guerre. Il convient donc de préserver, sur les cartes routières et la signalisation de direction, la terminologie d'usage « Voie sacrée ».

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