Question de M. RENAR Ivan (Nord - CRC) publiée le 28/04/2005

M. Ivan Renar attire l'attention de M. le ministre des solidarités, de la santé et de la famille sur les nouvelles études scientifiques - notamment celle du docteur Hernan - faisant apparaître des liens entre la vaccination contre l'hépatite B et le développement de certaines pathologies. D'après ces recherches, la présence d'hydroxyde d'aluminium, adjuvant utilisé dans la composition du vaccin, serait à l'origine de l'apparition de certaines maladies telle la myofasciite à macrophages. Des scientifiques suédois, dont les travaux ont été publiés par la revue britannique Vaccine, ont par ailleurs démontré le lien entre la présence d'aluminium dans un rappel diphtérie-tétanos et une forte production d'immunoglobulines E (IgE) chez les enfants. Les IgE sont des anticorps indésirables responsables d'environ la moitié des allergies humaines. Or, il semble possible de remplacer l'hydroxyde d'aluminium par du phosphate de calcium, produit d'ailleurs utilisé par l'Institut Pasteur pour l'élaboration de vaccins pédiatriques. Il lui demande donc de lui indiquer s'il entend prendre des dispositions afin que la population puisse disposer de vaccins sans adjuvant aluminique.

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Transmise au Ministère de la santé et des solidarités


Réponse du Ministère de la santé et des solidarités publiée le 29/09/2005

Il convient tout d'abord de préciser que le recours à des adjuvants de vaccination de type sels d'aluminium dans les vaccins est une pratique courante et indispensable. Sans ces substances complémentaires que sont les adjuvants, de nombreux antigènes vaccinaux ne seraient pas capables d'induire la réponse immunitaire, et donc de garantir une bonne protection vaccinale chez le sujet. Les sels d'aluminium constituent des adjuvants particulièrement efficaces, et il apparaît actuellement très difficile d'envisager de découvrir rapidement des substances de substitution. En effet, dans l'hypothèse où d'autres produits susceptibles de servir d'adjuvant seraient identifiés, il conviendrait avant leur utilisation de réaliser des études cliniques pour s'assurer que les nouveaux vaccins demeureraient aussi efficaces que les vaccins actuels (à court et à long terme). Ces études demandent des années de validation, et il n'apparaît pas opportun de remplacer dans l'urgence les vaccins actuels qui ont fait preuve de leur efficacité, et qui disposent d'un excellent profil d'efficacité et de tolérance, par des vaccins nouvellement développés dont le profil n'a pas été suffisamment évalué dans la durée. Il convient de préciser que le phosphate de calcium a été effectivement utilisé pendant quelques années dans certains vaccins, mais son utilisation a été abandonnée, son pouvoir adjuvant étant plus faible que celui de l'hydroxyde d'aluminium. En ce qui concerne le risque allergique, l'hydroxyde d'aluminium favorise les réactions lymphocitaires de type TH2, qui permettent d'induire les bonnes réponses anticorps souhaitées, mais qui peuvent également être associées à l'induction d'anticorps de type IgE, marqueurs de réactions allergiques. Néanmoins, les experts considèrent que rien ne permet scientifiquement d'incriminer les vaccinations en général et l'hydroxyde d'aluminium en particulier concernant l'augmentation de la fréquence de l'allergie. Par ailleurs, plusieurs études récentes sur le sujet ont conclu à l'absence de preuve du rôle des sels d'aluminium dans toute complication sérieuse ou permanente. En l'état actuel des connaissances, il n'apparaît donc pas de risque majeur à l'utilisation des vaccins adjuvés à l'aluminium susceptible de justifier une quelconque substitution.

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