Question de M. VIDAL Marcel (Hérault - SOC-R) publiée le 06/04/2006

M. Marcel Vidal attire l'attention de M. le ministre de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement concernant la « caution du cœur » que certains ont eu récemment l'idée de proposer. Fondé à la fois sur le constat de l'insuffisance de logements sociaux (incendies dans les squats, émeutes dans les banlieues et sans-abris morts de froid) et s'inspirant du regrettable succès des Restos du cœur, ce concept fonctionnerait à partir du même élan de solidarité pour corriger la spirale de la marginalité qui se banalise de plus en plus aujourd'hui en France. En effet, il existe un lien étroit entre logement et pauvreté. La pauvreté induit la difficulté de trouver un logement, l'absence de logement implique l'impossibilité de trouver un emploi. Cette spirale explique pourquoi actuellement dans notre pays, des personnes compétentes se retrouvent sans logement, suite à la perte de leur emploi. Sans un revenu assuré, les loueurs refusent de signer un bail, nécessaire à l'obtention d'un logement. Pourquoi alors ne pas modifier les conditions de solvabilité exigées pour les locataires ? Cette solvabilité pourrait être obtenue, non pas par un revenu supplémentaire, mais par une caution fournie par toute personne - physique ou morale - capable de se porter garante, encouragée, si besoin est, par les pouvoirs publics. Cette caution devrait être provisoire et permettre aux personnes en difficulté de retrouver un emploi et d'être ainsi en mesure de payer un loyer, en les aidant à « remettre le pied à l'étrier ». Les Restos du cœur pouvaient paraître utopiques à l'époque où Coluche les a mis en place. L'histoire nous montre la triste utilité de ces Restos basés sur l'idée de la solidarité des Français, avec l'aide des pouvoirs publics. Si cette idée pouvait se développer pour rompre le « cercle vicieux emploi-logement » et se généraliser, outre les conséquences sociales évidentes, elle aurait des conséquences économiques non négligeables sur le secteur de l'immobilier. Malheureusement, la logique actuelle de l'économie de marché incite le citoyen à placer sa confiance davantage dans des contrats, des devises ou des titres de propriété, que dans ses concitoyens. Il souhaiterait connaître l'avis du ministre sur ce sujet et ses propositions en ce sens.

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La question a été retirée pour cause de décès.

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