Question de M. TEXIER Yannick (Ille-et-Vilaine - UMP) publiée le 09/02/2007

Question posée en séance publique le 08/02/2007

M. Yannick Texier. Ma question s'adresse à M. le ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes.

Monsieur le ministre, en 2006 et pour la quatrième année consécutive, le chômage a baissé dans notre pays.

M. Christian Demuynck. Effectivement !

M. Yannick Texier. En un an, le taux de chômage a diminué de 10 %, passant de 9,6 % à 8,6 %, atteignant ainsi son plus bas niveau depuis juillet 2001.

M. Josselin de Rohan. Très bien !

M. René-Pierre Signé. Personne ne le croit !

M. Jacques Mahéas. L'INSEE n'est pas d'accord !

M. René-Pierre Signé. Il y a 4,5 millions de chômeurs !

M. Michel Dreyfus-Schmidt. Il faut compter les RMIstes !

M. Yannick Texier. Ces très bons résultats - qui sont incontestables puisque la méthode statistique employée n'a jamais changé et est la même, par exemple, que sous le gouvernement de Lionel Jospin - sont non pas le fruit du hasard, mais la conséquence de la mobilisation du Gouvernement autour du plan d'urgence pour l'emploi et des lois que nous avons adoptées ici même.

M. Henri de Raincourt. Très bien !

M. René-Pierre Signé. Arrêtez !

M. Yannick Texier. Je prendrai ainsi l'exemple de trois lois que nous avons adoptées en 2005.

La loi de sauvegarde des entreprises, qui a permis de sauver 11 000 emplois en 2006. La loi pour la confiance et la modernisation de l'économie et la loi en faveur des petites et moyennes entreprises, lesquelles ont permis de rétablir un climat de confiance pour les entrepreneurs qui, rappelons-le, sont les premiers créateurs d'emplois.

M. René-Pierre Signé. Il n'est jamais allé sur le terrain !

M. Yannick Texier. Ces trois textes ont permis de véritablement dynamiser la création d'entreprises, et la promesse très ambitieuse du Président Jacques Chirac de créer un million d'entreprises nouvelles en cinq ans a ainsi été tenue.

M. Michel Dreyfus-Schmidt. Ah bon ?

M. Christian Demuynck. Très bien !

M. Yannick Texier. Les investissements étrangers directs en France, en hausse de près de 40 % - et cela ne se sait que trop peu -,...

M. Jacques Mahéas. Les fonds de pension américains sont là !

M. Yannick Texier. ...et ce grâce à une série de mesures gouvernementales adoptées en mai 2006, ont permis la création de plus de 35 000 emplois en 2006.

M. René-Pierre Signé. Il n'aura pas besoin de réponse !

M. Bernard Frimat. Il fait les demandes et les réponses !

M. Yannick Texier. Le pragmatisme en ce domaine, qui marque l'action gouvernementale depuis 2002, donne, on le voit bien, de bons résultats. (Marques d'ironie sur les travées du groupe socialiste.)

M. René-Pierre Signé. On verra les élections !

M. Yannick Texier. Ce pragmatisme repose sur une idée forte développée par Nicolas Sarkozy, à savoir que le vrai capitalisme, pas celui de la financiarisation à tout va ni du libéralisme à outrance, mais celui qui respecte et encourage l'homme, est porté par une éthique.

M. René-Pierre Signé. Tu parles !

M. Yannick Texier. Celle d'un capitalisme catalyseur d'énergies individuelles, où l'État ne joue qu'un rôle régulateur.

M. René-Pierre Signé. Qu'est-ce que c'est que ce discours ?

M. Yannick Texier. À l'opposé de cette éthique, l'idéologie socialiste a sans cesse dévalorisé le travail et stigmatisé l'entrepreneur (Exclamations sur les travées du groupe socialiste), l'opposant systématiquement au salarié dans une lutte des classes d'un autre âge. Cette vision de gauche a, durant des années, causé un mal considérable à notre économie comme à notre société. (M. Bernard Frimat s'exclame.)

Rappelons-nous cette réponse extravagante de Mme Martine Aubry, en 2004, à la mission parlementaire sur l'évaluation des conséquences économiques et sociales des 35 heures : « Je reste très fière d'être l'auteur de ces lois », alors même que leurs conséquences désastreuses sur notre économie et sur tout l'environnement du travail étaient flagrantes.

M. le président. Il faut conclure, monsieur Texier !

M. Yannick Texier. Monsieur le ministre, au vu des très bons résultats du chômage, je souhaite que vous nous fassiez part de vos prévisions pour les mois à venir. Peut-on ainsi espérer bientôt combler notre retard en matière d'emploi par rapport à nos voisins européens les plus performants, qui ont su, malgré le contexte mondialisé de l'économie, et parce qu'il n'y a pas de fatalité en ce domaine mais seulement de mauvaises politiques, remettre le travail au coeur de leur choix de société. (Bravo ! et applaudissements sur les travées de l'UMP et sur plusieurs travées de l'UC-UDF.)

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Réponse du Ministère délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes publiée le 09/02/2007

Réponse apportée en séance publique le 08/02/2007

M. Gérard Larcher, ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes. Monsieur Texier, en 2006, 10 % de chômeurs en moins,...

M. René-Pierre Signé. Il ne le croit pas !

M. Gérard Larcher, ministre délégué. ...soit 231 000 hommes et femmes qui ne sont plus demandeurs d'emploi.

M. Christian Demuynck. Très bien !

M. Jacques Mahéas. Ils sont devenus RMIstes !

M. Gérard Larcher, ministre délégué. En vingt-deux mois, ce sont au total 380 000 hommes et femmes qui ne sont plus demandeurs d'emploi.

M. Bernard Piras. Et combien de RMIstes en plus ?

M. Gérard Larcher, ministre délégué. Nous avons également enregistré en 2006 une diminution du nombre de celles et de ceux qui sont les plus éloignés de l'emploi, je veux parler des chômeurs de longue durée. Là, la baisse est encore plus importante, puisqu'elle atteint près de 13 %. Une baisse que nous devons accentuer.

Nous avons également constaté une baisse de 8 % du taux de chômage des handicapés, baisse qu'il nous faut aussi amplifier. Philippe Bas et moi-même avons d'ailleurs rencontré ce matin même l'ensemble des acteurs concernés.

Tels sont les chiffres et il est inutile de polémiquer sur le baromètre car il n'a pas changé depuis 1995.

M. René-Pierre Signé. Allez sur le terrain !

M. Gérard Larcher, ministre délégué. Y a-t-il des offres d'emploi durable, demandent certains ? Oui, nous enregistrons une augmentation de 7,8 % du nombre des CDI et des CDD de plus de six mois dans les offres d'emploi de 2006. (M. Michel Dreyfus-Schmidt s'exclame.)

Pourquoi de tels résultats ? Ces résultats s'expliquent tout d'abord par des réformes structurelles sur le service public de l'emploi. (M. René-Pierre Signé s'esclaffe.) Des demandeurs d'emploi sont reçus chaque mois. En 2002, nous recevions six millions de demandeurs d'emploi par an. En 2006, nous en avons reçu dix-sept millions, parce que, mois après mois, les femmes et les hommes sont accompagnés.

M. René-Pierre Signé. Et alors ?

M. Gérard Larcher, ministre délégué. Par ailleurs, 200 000 emplois ont été créés dans le secteur marchand.

M. Jacques Mahéas. Et les radiations ?

M. Gérard Larcher, ministre délégué. En outre, 232 000 entreprises ont été créées.

Vous avez souhaité connaître nos prévisions. La priorité du Gouvernement est d'atteindre, à la fin de l'année 2007, un taux de chômage oscillant autour de 8 %. Mais la vraie priorité, c'est de sortir enfin de vingt-cinq années de chômage structurel...

M. Christian Demuynck. Très bien !

M. Gérard Larcher, ministre délégué. ...où les uns et les autres se sont confortés dans des approches qui omettaient de reconnaître que la formation des hommes et la création de richesses permettaient la création d'emplois. (Bravo ! et applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'UC-UDF, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)

M. René-Pierre Signé. Il n'en pense pas un mot !

M. Jacques Mahéas. Six millions d'emplois ont été créés sous le gouvernement de Lionel Jospin.

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