Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - UMP) publiée le 19/07/2007

M. Jacques Legendre attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la menace grave qui pèse sur l'enseignement du russe en France. La moitié des professeurs de russe va partir à la retraite dans les cinq ans qui viennent. Ils ne pourront pas être remplacés si les postes mis au concours externe du CAPES et de l'agrégation continuent à être plafonnés au niveau actuel, soit un ou deux postes tous les deux ans. Quant à l'agrégation et au CAPES internes de russe ils ne sont plus ouverts depuis trois ou quatre ans ce qui pénalise lourdement les professeurs certifiés de russe qui ne peuvent espérer, comme les autres professeurs de langues vivantes, un avancement légitime. Une telle situation risque d'affaiblir rapidement la qualité de nos rapports culturels avec la Russie au moment où celle-ci retrouve toute sa place de puissance essentielle en Europe et alors que l'ONU décide de faire de 2008 l'année mondiale des langues et du multilinguisme. Il lui demande donc quelles mesures il compte prendre pour redonner à l'enseignement du russe sa place légitime.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 25/10/2007

Le besoin d'enseignement en russe évolue en fonction du choix des élèves et de leurs familles. Pour maintenir une filière universitaire, les recrutements ont été maintenus ces dernières années à un niveau supérieur aux besoins. Ainsi, au cours des sessions 2003 à 2007, l'ouverture de 21 postes, dont 10 à l'agrégation et 11 au CAPES, a permis de recruter 10 professeurs agrégés et 10 professeurs certifiés. Cette situation conduit à un sous-emploi des professeurs recrutés. En juin 2007, le nombre de professeurs titulaires de russe en activité s'élève à 308. Au cours de l'année scolaire 2006-2007, le russe était enseigné dans 98 collèges et 210 lycées par 258 professeurs. 28 % (toutes disciplines confondues, la proportion moyenne de professeurs agrégés s'élève à 15 %) de ces enseignants sont agrégés et 68 % sont certifiés. Les enseignants se répartissent sur 25 académies, Versailles accueillant la proportion la plus forte (18 % des enseignants), Amiens et Toulouse la plus faible (1,3 % chacune). Au total, l'enseignement dispensé en russe s'élève à 3 084 heures hebdomadaires. Une fois consolidés, les temps complets et incomplets effectués en établissement correspondent à un service à temps complet (ETP) (compte tenu de l'obligation de service afférente à chacun des corps, un ETP correspond à 17,13 heures) de 180 professeurs. Tenant compte du besoin de surveillance et de remplacement, c'est donc l'équivalent d'environ soixante ETP de professeurs qui se trouvent en « sureffectif ». À la rentrée 2007, 2 professeurs de russe, recrutés aux concours 2006, ont pris leurs fonctions. Comme les académies n'ont exprimé aucun besoin nouveau dans cette discipline (au regard des résultats du mouvement 2007), l'arrivée de ces néotitulaires va engendrer des sureffectifs supplémentaires.

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