Question de Mme SCHILLINGER Patricia (Haut-Rhin - SOC) publiée le 22/05/2008

Mme Patricia Schillinger attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur la lutte contre les allergies respiratoires et leur impact économique et social. Aujourd'hui, plus d'un Français sur trois souffre d'allergies respiratoires, soit plus de 22 millions de personnes. Selon l'Organisation mondiale de la santé, le phénomène est croissant et en 2010, il devrait concerner 50% des Français. Malgré le véritable coût économique et social que ces allergies respiratoires représentent, elles ne sont pas encore considérées comme des maladies à part entière, ce qui entraîne leur sous-diagnostic chronique et empêche une prise en charge efficace des patients qui en souffrent. En conséquence, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles mesures elle entend prendre sur ce grand défi sanitaire et si elle envisage de considérer ces allergies respiratoires comme des pathologies à part entière.


- page 996


Réponse du Ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative publiée le 11/09/2008

L'impact des facteurs environnementaux sur le développement de l'allergie, fréquemment en cause dans la maladie asthmatique, est variable : exposition aux allergènes, intrication possible de différents facteurs (tabagisme passif, type d'allergènes, facteurs nutritionnels, pollution...) au terrain génétique. Il est actuellement difficile d'établir, faute de preuves, à l'échelon d'une population générale, des stratégies de prévention primaire visant à contrôler l'incidence de l'asthme et de l'allergie. Dans ce domaine, seules les actions de santé publique ayant pour objectif de diminuer l'incidence du tabagisme passif et actif, notamment pendant la grossesse et chez le jeune enfant, ont fait leurs preuves dans la population générale. Le ministère chargé de la santé a contribué à mettre en place des actions de sensibilisation contre les méfaits du tabac, en lien avec l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) et des mesures incitatives pour le sevrage tabagique. Cependant, dans le domaine de la lutte contre l'asthme, les mesures de prévention secondaire et tertiaire sont les plus efficaces et permettent de réduire la survenue des exacerbations, de diminuer la survenue de crises graves, d'améliorer les fonctions respiratoires et la qualité de vie des patients et d'en diminuer la mortalité. Elles reposent sur un diagnostic précoce et une meilleure prise en charge des malades. Des actions mises en place et soutenues par le ministère chargé de la santé, en concertation avec les professionnels concernés et les associations de patients, permettent d'améliorer la formation et l'information des professionnels de santé et des malades, de promouvoir le dépistage des malades par la mesure du souffle, de favoriser la mise en place et l'application de bonnes pratiques de soins et de suivi et, enfin, de développer l'éducation du patient à sa maladie par la mise en place de plus d'une centaine d'« écoles de l'asthme ». Des campagnes nationales en 2005, 2006, 2007, 2008 à l'initiative des professionnels de santé et des associations de patients, soutenues par le ministère chargé de la santé, informent le grand public sur les maladies respiratoires obstructives, notamment l'asthme, sur l'existence d'un dépistage possible par la mesure du souffle et sur l'importance de préserver, tout au long de sa vie, son « capital souffle ».

- page 1838

Page mise à jour le