Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC-UDF) publiée le 10/07/2008

M. Yves Détraigne appelle l'attention de M. le Premier ministre sur la lutte contre l'obésité et la promotion d'une bonne alimentation dans les programmes et les publicités à destination des enfants.

Une récente enquête réalisée conjointement par l'Agence française de Sécurité Sanitaire des aliments et l'Institut national de Veille Sanitaire a révélé que plus de 17 % des enfants français souffrent actuellement d'obésité ou de surpoids. La publication de ces chiffres a motivé l'annonce, le 4 février dernier, par le ministère de la Santé de nouvelles mesures ciblant notamment la faible qualité nutritionnelle des aliments promus dans les publicités télévisées regardées par les enfants.

Ainsi, la Direction Générale de la Santé (DGS) a été chargée de recenser les professionnels de l'agro-alimentaire et des médias qui acceptent, de façon volontaire, de stopper, aux heures de grande écoute des enfants, la diffusion des publicités pour des produits particulièrement gras, sucrés ou salé.

Parallèlement, la Direction du Développement des Médias du ministère de la Culture travaille à une charte contenant des engagements émanant à la fois de l'industrie agro-alimentaire, des régies publicitaires et des chaînes de télévision. Alors que cette charte doit incontestablement contenir cet engagement fort, il semblerait que le groupe de travail en charge du dossier au sein de la DGS n'ait pas été consulté sur le projet de charte.

En conséquence, il lui demande de bien vouloir, d'une part, lui confirmer la position du gouvernement en matière de diffusion de publicités pour des produits déséquilibrés durant les programmes pour enfants et, d'autre part, de lui indiquer le Ministère responsable de la mise en œuvre des engagements pris en la matière.

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Transmise au Ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative


Réponse du Ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative publiée le 13/11/2008

L'amélioration de l'état nutritionnel de la population est l'objectif général du programme national Nutrition-santé (PNNS). Depuis 2001, de nombreuses actions ont été menées pour parvenir à cet objectif en s'appuyant sur deux stratégies majeures : d'une part, la diffusion de messages sur l'alimentation et l'activité physique, validés par des comités d'experts scientifiques, via une diversité de moyens de communication et d'interventions en éducation nutritionnelle auprès de publics jeunes et de familles et, d'autre part, de façon plus globale, des actions visant à l'amélioration de la qualité nutritionnelle des produits alimentaires mis sur le marché, de leur mode de promotion et de leur commercialisation. En décembre 2007, les résultats de l'étude nationale Nutrition-santé ont mis en évidence une prévalence élevée globale de surpoids et d'obésité chez l'enfant de 17 %. Des études menées à niveau national chez les enfants de CE1 et CE2 ainsi qu'en CM2 confirment de plus ce qui avait été montré chez l'adulte : on observe une augmentation des inégalités entre groupes sociaux, les enfants issus de familles appartenant aux groupes sociaux moins favorisés connaissent une croissance inquiétante de la prévalence du surpoids et de l'obésité. Il convient d'inverser cette tendance. Outre la poursuite et le renforcement des actions déjà en cours, il devient nécessaire de limiter l'exposition des enfants à l'intense promotion d'aliments gras, salés et sucrés auxquels ils sont confrontés quotidiennement. La télévision est un média particulièrement puissant pour cela : il a été estimé que plus de 80 % des spots publicitaires pour des aliments et des boissons correspondaient à des produits pour lesquels le repère de consommation PNNS mentionne la notion de limitation. La concertation a été engagée en mars 2008 avec les acteurs économiques, les experts, les consommateurs et les représentants des familles, à la suite de l'annonce le 4 février 2008 par la ministre de la santé de la jeunesse, des sports et de la vie associative de parvenir à limiter certaines publicités alimentaires télévisées aux heures d'écoute des enfants. Cette concertation s'est révélée jusqu'à ce jour infructueuse. Les propositions issues de la concertation engagée par la direction des médias, à la demande du ministère chargé de la santé et sur la base d'un cahier des charges qu'il a élaboré, se sont révélées insatisfaisantes. Toutefois, la concertation demeure privilégiée pour atteindre l'objectif fixé, à savoir l'amélioration des messages nutritionnels à destination des enfants.

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