Question de M. RAINAUD Marcel (Aude - SOC) publiée le 27/11/2008

M. Marcel Rainaud attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la nécessité de maintenir les termes de l'accord intervenu avec les organisations professionnelles agricoles sur l'indexation du fermage.

Ainsi, l'indice des fermages seraient, après réforme, calculé sur la base de 60% du revenu net d'entreprise agricole par hectare constaté au plan national et de 40% du prix du produit intérieur brut.

Cette solution permettrait en effet d'asseoir l'évolution des loyers sur une base économique solide, tout en tenant compte des fluctuations des coûts de la vie supporté par les propriétaires et les exploitants agricoles.

Or, la fédération nationale de la propriété privée rurale revendique la prise en compte de l'évolution du prix du foncier, position unanimement rejetée par les organisations professionnelles agricoles, au regard notamment de l'absence de loyer indexé sur la valeur du bien mis à bail, que ce soit en matière commerciale ou d'habitation.

Plus de 75% des terrains agricoles étant exploités en location, cette question revêt, pour les organisations professionnelles agricoles, une importance particulièrement aigüe.

Il lui demande de préciser la position qu'il entend adopter sur ce dossier, face aux revendications de la fédération nationale de la propriété privée rurale, au regard de l'accord intervenu avec les organisations professionnelles agricoles.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de la pêche publiée le 01/01/2009

L'évaluation actuelle du prix des fermages, pour le loyer des terres nues et des bâtiments d'exploitation, résulte de la loi du 2 janvier 1995 relative au prix des fermages qui a individualisé en monnaie cette composante du bail rural avec une actualisation selon la variation d'un indice départemental des fermages calculé à partir de l'évolution des revenus bruts d'entreprise agricole à l'hectare (RBEA). Si ce dispositif issu de 1995 s'est traduit par une légère progression des indices durant les cinq premières années, l'évolution s'est inversée à compter de 2000 jusqu'en 2006 conduisant à une baisse de rémunération des biens loués pour les propriétaires bailleurs. En conséquence, le Gouvernement a ouvert une concertation avec l'ensemble des organisations professionnelles concernées afin de définir les modifications nécessaires pour améliorer le dispositif. Il a été décidé afin d'éviter les disparités régionales des indices des fermages de retenir une indexation unique applicable au niveau national. La réforme ne concerne que les modalités de l'indexation du fermage (terres nues et bâtiments d'exploitation). Elle n'a pas d'incidence sur l'évaluation du loyer lors de la conclusion du bail qui résulte d'un accord contractuel à l'intérieur du barème préfectoral déterminant les minima et maxima des valeurs locatives dans le département considéré. Les parties contractantes ayant la possibilité conformément à la loi de réviser l'évaluation du prix du bail lors du renouvellement. Des divergences subsistaient cependant entre les parties sur la composition de ce nouvel indice national des fermages, notamment sur l'opportunité de prendre en compte l'évolution du prix des terres. Concernant cette référence au prix des terres, les services du ministère de l'agriculture et de la pêche ont conduit une expertise précise. Il en est ressorti clairement que, contrairement aux données concernant le revenu agricole, les chiffres relatifs aux prix des terres comme par exemple ceux publiés chaque année par le ministère de l'agriculture et de la pêche dans le cadre d'un barème qui n'est qu'indicatif, ne font l'objet d'aucun examen critique ni d'aucune validation par un comité d'experts. Par ailleurs, l'évolution récente du marché foncier, avec une forte concurrence pour les usages non agricoles, rend plus difficile encore l'estimation d'un prix des terres agricoles à des niveaux géographiques fins. Pour des raisons techniques donc, cette référence n'a pas été retenue pour l'indexation du prix du fermage. Il a été décidé que l'indice national reposerait pour 40 % de sa valeur sur l'évolution du niveau général des prix et pour 60 % sur celle du revenu agricole à l'hectare. Concernant cette dernière composante de l'indice, plusieurs références technico-économiques peuvent être retenues. La loi du 2 janvier 1995 avait prévu le revenu brut d'entreprise agricole à l'hectare (RBEA) et c'est cette composante qui a été retenue pour la réforme en cours de l'indexation des fermages, de façon à ce que les préoccupations de tous soient prises en compte dans le nouveau dispositif. Cette proposition modifiant l'article L. 411-11 du code rural relatif au prix du bail sera prochainement traduite dans un texte législatif.

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