Question de Mme DUMAS Catherine (Paris - UMP) publiée le 19/02/2009

Mme Catherine Dumas attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur la politique d'information, de prévention et de lutte contre les accidents vasculaires cérébraux.

L'accident vasculaire cérébral (AVC) frappe chaque année 150 000 personnes dans notre pays. C'est notamment la principale cause de handicap chez l'adulte. Pourtant, on sait que le diagnostic précoce de l'apparition des premiers symptômes et la prise en charge rapide (injection dans les trois heures suivant la détection d'un médicament qui dissout les caillots dans le cerveau) permettent de sauver de nombreuses vies ou de diminuer de 40 % les risques de handicap.

Faiblesse musculaire, paralysie d'une partie du corps, perte de sensibilité, gêne pour articuler, diminution brutale du champ visuel : les symptômes annonciateurs de l'AVC sont multiples. En la matière, l'ignorance constitue donc une perte de chance. En 2007, en France, seuls 1 500 patients, soit 1 % des malades, ont pu bénéficier de ce traitement immédiat et salutaire.

Grâce à d'importantes campagnes d'information en direction du grand public, et en particulier des jeunes par le biais d'enseignement de santé publique à l'école, certains de nos voisins européens ont permis d'améliorer considérablement le taux de détection et de prise en charge rapide des victimes d'AVC, permettant ainsi de sauver de nombreuses vies.

Elle souhaiterait qu'elle lui indique les actions de communication nationales qui peuvent être mises en place pour sensibiliser et informer le grand public sur les symptômes de l'AVC et les modalités de sa prise en charge.

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Réponse du Ministère de la santé et des sports publiée le 25/06/2009

Les maladies cardiovasculaires représentent la deuxième cause de mortalité en France avec près de 180 000 décès annuels. Plusieurs objectifs de la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique visent la diminution de l'incidence des maladies cardiovasculaires ainsi que des accidents qui leur sont liés, dont la réduction de la fréquence et la sévérité des séquelles fonctionnelles associées aux accidents vasculaires cérébraux (AVC). Caractérisées par une incidence stable de 130 000 cas/an avec un taux d'incidence multiplié par deux après cinquante-cinq ans, pour chaque tranche d'âge de dix ans, quel que soit le sexe, les maladies vasculaires cérébrales restent liées principalement à l'athérosclérose dont l'hypertension artérielle est l'un des principaux facteurs de risque, aux maladies cardiaques génératrices d'embolie et en amont aux comportements nutritionnels et au tabagisme. Dans ce cadre, différentes actions de prévention ont été menées par le ministère chargé de la santé, avec notamment trois programmes d'actions nationaux : nutrition santé (PNNS 2006-2010), prévention des risques cardiovasculaires 2001-2005, diabète (2002-2005) ; ainsi que deux plans nationaux : plan de prévention des conduites addictives, et plan pour l'amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques (2007-2011). Ces mesures ont conduit à l'information et la sensibilisation du grand public grâce, entre autres, aux campagnes menées depuis 2005 sur les complications du diabète, la lutte antitabac ou l'appel du 15 en cas d'infarctus ou d'AVC. Elles sont reconduites chaque année, la dernière en novembre dernier permet de pérenniser la démarche d'appel du 15 en cas d'accident vasculaire aigu. Ces avancées modifient considérablement la prise en charge des patients présentant un accident vasculaire cérébral visant à une même accessibilité aux soins de première urgence pour tous et à la coordination des différents acteurs de santé requis pour garantir le respect des délais de prise en charge des AVC, notamment l'accès aux examens d'imagerie et la mise en oeuvre de traitements spécifiques. Des recommandations professionnelles sur la prise en charge précoce des AVC sont en cours de validation à la Haute Autorité de santé. Le ministère chargé de la santé a installé en novembre 2008 un comité de pilotage chargé de faire des propositions pour améliorer la prévention et l'organisation de la prise en charge des AVC. Le but est de garantir une offre de soins initiale de qualité pour limiter les séquelles neurologiques et la perte d'autonomie.

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