Question de Mme MATHON-POINAT Josiane (Loire - CRC-SPG) publiée le 19/02/2009

Mme Josiane Mathon-Poinat attire l'attention de Mme la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi sur la suppression de la demi-part fiscale des contribuables célibataires, veufs et divorcés.
Cette nouvelle disposition, qui n'était d'ailleurs pas inscrite dans le projet de loi de finances, supprime un avantage fiscal qui concerne 4,3 millions de personnes, parmi lesquelles un nombre important de personnes n'ayant plus d'activités professionnelles ou ayant de modestes revenus. Au total, ces contribuables vont être ponctionnés à hauteur de 1,7 milliards d'euros, ce qui est tout à fait significatif.
Cet amendement, voté sans étude d'impact préalable, va avoir des conséquences multiples : imposition de foyers qui ne l'étaient pas auparavant, paiement de charges supplémentaires telle la redevance,...
Aussi, elle lui demande ce qu'elle compte faire pour que cette disposition soit abrogée au plus vite.


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Réponse du Ministère de l'économie, de l'industrie et de l'emploi publiée le 21/05/2009

En principe, les contribuables célibataires, divorcés ou veufs, sans enfant à charge, ont droit à une part de quotient familial. Toutefois, en application du I de l'article 195 du code général des impôts (CGI), ils peuvent bénéficier d'une demi-part supplémentaire jusqu'à l'imposition des revenus de 2008 lorsqu'ils n'ont pas d'enfants à charge mais qu'ils ont un ou plusieurs enfants faisant l'objet d'une imposition distincte et vivent seuls. Ces dispositions, instituées après la seconde guerre mondiale pour prendre en compte principalement la situation particulière des veuves de guerre, sont dérogatoires au système du quotient familial, qui a pour objet de proportionner l'impôt aux facultés contributives de chaque redevable. Seules les charges de famille du contribuable ou celles résultant d'une invalidité devraient donc normalement être prises en considération pour la détermination du nombre de parts dont il peut bénéficier. Eu égard à son objectif initial, ce dispositif de majoration de quotient familial ne présente plus aujourd'hui la même pertinence. Il aboutit au surplus à une incohérence de notre système fiscal, qui favorise les situations de rupture du couple (séparation, divorce, rupture de PACS) par rapport aux unions (mariage, remariage, PACS). Or le système du quotient familial se doit d'être neutre par rapport à la situation maritale des contribuables. Aussi le législateur a-t-il décidé, à compter de l'imposition des revenus de l'année 2009, de recentrer cet avantage fiscal au bénéfice des seuls contribuables célibataires, divorcés, séparés ou veufs vivant seuls et qui ont supporté seuls à titre exclusif ou principal la charge d'un enfant pendant au moins cinq années. Par ailleurs, cette demi-part procure désormais un avantage en impôt identique pour tous les bénéficiaires, quelle que soit l'année de naissance de l'enfant dernier né. Afin de limiter les ressauts d'imposition, l'avantage fiscal est maintenu, à titre transitoire et dégressif, pour l'imposition des revenus des années, 2009 à 2011, pour les contribuables ayant bénéficié d'une demi-part supplémentaire pour le calcul de leur impôt sur le revenu au titre de l'année 2008 et qui ne remplissent pas la condition d'avoir élevé seuls un enfant pendant au moins cinq ans.

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