Question de Mme SAN VICENTE-BAUDRIN Michèle (Pas-de-Calais - SOC) publiée le 10/09/2009

Mme Michèle San Vicente-Baudrin attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat sur les conséquences de la directive européenne "Emission trading scheme" dite "quotas de CO²" sur l'avenir de l'industrie de la terre cuite.

Votée par le Parlement européen et adoptée par le Conseil européen en décembre 2008, cette directive vise à mettre en place un système d'autorisations d'émission de CO² que les entreprises industrielles seront amenées à acheter aux enchères. Le coût de ces quotas étant très élevé, la directive prévoit que certaines entreprises seront dispensées de cette charge et recevront gratuitement des quotas. Cette disposition s'appliquerait aux entreprises qui pourraient être tentées de délocaliser leur production hors de l'Europe. Les autorisations ne seraient alors plus payées que par des PME peu émettrices de CO² telles que l'industrie des tuiles et briques (moins de 1 %) alors que les matériaux de construction fortement émetteurs de CO² recevraient gratuitement des quotas.

Elle lui demande de lui indiquer quelles dispositions il entend prendre afin que l'industrie des tuiles et des briques ne soit pas lésée par les charges résultant de cette directive.

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Réponse du Ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat publiée le 10/12/2009

La Commission européenne a préparé, conformément aux dispositions de la directive 2009/29/CE du 23 avril 2009 modifiant la directive 2003/87/CE afin d'améliorer et d'étendre le système communautaire d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre, la liste des secteurs industriels considérés comme exposés à des risques de fuites de carbone. La liste des secteurs considérés comme exposés au risque de fuite de carbone est déterminée à la suite d'une analyse de critères quantitatifs, complétée, notamment en cas de proximité avec les seuils définis par la directive, par une analyse qualitative. Le travail de préparation de la liste des secteurs exposés par les services de la commission européenne a été mené sur la base d'échanges réguliers avec les parties prenantes, industriels et États membres. La France, conformément aux engagements pris sous sa présidence au second semestre 2008 lors des discussions sur le paquet énergie-climat a été et reste particulièrement vigilante à ce que la liste des secteurs n'introduise pas de distorsion de concurrence entre activités économiques. Elle a régulièrement interpelé la commission pour obtenir des éclaircissements méthodologiques. Sur certains secteurs dont ceux des tuiles et briques et de l'automobile, elle a demandé que des analyses complémentaires soient menées : d'une part, en tenant compte des niveaux d'agrégation des secteurs dans la nomenclature des secteurs d'activités et, d'autre part, en procédant à une analyse qualitative. La commission, après avoir entendu l'ensemble des États membres, a décidé de procéder à une modification du projet de décision, en incluant explicitement dans un considérant de la décision la nécessité d'examiner à nouveau la situation de certains secteurs prochainement, en parti culier, celui des tuiles et briques. Par cette disposition, la commission reconnaît la spécificité de ce secteur et s'engage à la prendre en compte dans les compléments d'analyse qu'elle conduira courant 2010.

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