Question de M. BARBIER Gilbert (Jura - RDSE) publiée le 17/12/2009

M. Gilbert Barbier attire l'attention de M. le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche sur les inquiétudes que suscite chez les vignerons jurassiens la perspective du regroupement des interprofessions viticoles. En effet, le ministère incite fortement les 26 interprofessions actuelles à se regrouper de manière à parvenir à une seule interprofession par région de production. Dans l'Est, cet objectif se traduirait par la création d'un bassin viticole Bourgogne-Beaujolais-Savoie-Jura. Pour la production jurassienne, de volume réduit, cela signifie la perte de sa spécificité et de son identité. Fondue dans un ensemble qui comporte deux grandes productions, celles voisines de bourgogne et du beaujolais, elle ne pourrait être isolée de manière lisible. Alors que la plupart des autres vignobles connaissent des difficultés dans un contexte de crise économique, les vins jurassiens, regroupés au sein du Comité interprofessionnel des vins du Jura, enregistrent eux une progression de 0,8 % sur le marché. Cette situation favorable est due à la bonne organisation actuelle en matière de publicité et de prix, notamment des produits phares : Vin Jaune, Vin de paille, crémants de qualité. Expression d'un terroir et d'une tradition de vinification bien particulière, la production jurassienne a aujourd'hui une forte identité. Démanteler l'organisation de la profession la condamnerait à coup sûr. Aussi, il lui demande de faire confiance à la profession viticole jurassienne en lui gardant son autonomie.

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Réponse du Ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche publiée le 04/03/2010

La filière vitivinicole connaît depuis plusieurs années des difficultés structurelles liées, d'une part, à la diminution de la consommation nationale et, d'autre part, à la perte de parts de marché à l'export, malgré une légère expansion de la consommation mondiale. Le Gouvernement, suite aux réflexions menées en 2008 par l'ensemble des familles professionnelles viticoles, a mis en place un plan de modernisation de la viticulture qui a, notamment, conduit à rénover les conseils de bassins. Dans la perspective de la discussion au Parlement du projet de loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche, le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche a souhaité approfondir la réflexion sur la gouvernance de la filière, en ce qui concerne les interprofessions se rapportant aux vins avec indication géographique. C'est la raison pour laquelle le ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche a chargé M. Jérôme Despey, président du conseil de direction spécialisé de FranceAgriMer, d'approfondir la réflexion sur la gouvernance de la filière viticole. Dans le cadre de la mission qui lui a été confiée, M. Despey pilote un groupe de travail national au sein duquel sont associés les représentants des organisations interprofessionnelles concernées et des conseils de bassin. Ce groupe de travail a pour objectif d'une part de proposer, à l'échelle des bassins, des regroupements ou des évolutions interprofessionnelles, et d'autre part, de rechercher des moyens pour améliorer l'efficacité des financements alloués à la promotion, à la recherche et au développement, y compris le cas échéant, par la constitution d'un fonds professionnel national. Ces regroupements ou évolutions doivent, bien entendu, être proposés en cohérence avec les enjeux territoriaux et économiques de ces bassins. Le Gouvernement souhaite que la profession soit force de proposition dans ce projet de rénovation de la gouvernance de la filière viticole. Le rapport et les propositions de M. Despey sont attendus début mars 2010.

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