Question de Mme PRINTZ Gisèle (Moselle - SOC) publiée le 15/07/2010

Mme Gisèle Printz attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les préoccupations des élèves de l'École nationale de lutherie de Mirecourt face à la réduction du nombre d'heures de formation dispensées au sein de cet établissement, reconnu et réputé mondialement pour son excellence dans la transmission des méthodes ancestrales de la lutherie.
En effet, suite à l'instauration du diplôme des métiers d'art (DMA) en remplacement du brevet technique (BT), la durée de formation initiale s'est vue réduite de deux années en partie consacrées à la pratique de la restauration d'instruments.
Sans vouloir remettre en cause l'apprentissage de la fabrication d'instruments comme base de la formation, l'absence quasi totale de l'enseignement des techniques de restauration constitue pour les élèves une incohérence de taille face aux exigences et aux besoins de l'activité. Les lacunes en restauration, dénoncées par les groupements de luthiers, concourent d'ailleurs à expliquer les difficultés croissantes que rencontrent les élèves diplômés à trouver un emploi au sein d'un atelier.
De plus, il est prévu de supprimer encore 35 heures par an en deuxième et troisième années considérées comme des heures optionnelles affectées au travail en atelier et 35 heures en arts appliqué (tracé et conception de l'instrument) en première année.
Au-delà des difficultés d'insertion professionnelle induites pour les élèves sortants, c'est l'image de l'École nationale de lutherie française et son rayonnement qui risquent d'être affectés, elle pourrait devenir une institution de second rang.
Elle lui demande donc s'il entend reconsidérer la réduction du quota d'heures de formation au sein de cet établissement, et rétablir l'année supplémentaire consacrée à la formation pratique des techniques de restauration, afin que les élèves puissent envisager leur avenir plus sereinement, et pour que la réputation internationale de l'école ne soit pas affectée.

- page 1822


Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 28/10/2010

Le diplôme des métiers d'arts de la lutherie, créé le 31 mai 2003, s'inscrivait dans la perspective d'une meilleure prise en compte des changements intervenus dans le métier et, plus largement, dans le système éducatif et l'économie de notre pays. La période écoulée depuis sa mise en place permet aujourd'hui d'en faire un premier bilan, notamment au regard de l'évolution des profils professionnels attendus par les employeurs et des parcours de formation antérieurs des élèves préparant ce diplôme. Les conditions dans lesquelles la fabrication et la restauration d'instruments sont enseignés, en particulier par l'École nationale de lutherie de Mirecourt, sont des éléments importants de ce bilan. Étant donné la spécificité de ces formations et de leur domaine professionnel, les services de la direction générale de l'enseignement scolaire organiseront une réunion dans cette perspective après la rentrée scolaire de septembre 2010. Cette réunion associera l'inspectrice générale en charge de ce diplôme, la proviseure du lycée Jean-Baptiste-Vuillaume-de-Mirecourt et les représentants de l'Association des anciens élèves de l'École nationale de lutherie. L'examen du problème sera ainsi réalisé avec les différentes parties concernées et s'il apparaît souhaitable d'apporter des modifications aux formations aux métiers de la lutherie, la commission professionnelle consultative des arts appliqués sera saisie.

- page 2831

Page mise à jour le