Question de M. DOMEIZEL Claude (Alpes de Haute-Provence - SOC) publiée le 09/09/2010

M. Claude Domeizel attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le devenir de l'Observatoire de Haute Provence (OHP), installé à Saint-Michel l'Observatoire, dans les Alpes de Haute-Provence. En effet, il est question de retirer à l'Observatoire de Haute-Provence son statut d'unité de recherche pour le rattacher à une structure de service basée à Marseille qui centraliserait les différents pôles de recherche de la région. Il souhaiterait savoir si ce projet est susceptible de modifier le statut de ce centre en environnement et en astronomie, à savoir s'il va conserver sa caractéristique de lieu de recherche pluridisciplinaire ou s'il risque de devenir un simple site d'observation. Il souligne que l'OHP mène actuellement plusieurs projets de développement dans les Alpes de Haute-Provence et travaille en partenariat avec de nombreuses entreprises locales innovantes, notamment dans l'industrie et dans l'énergie solaire. Avec le personnel de l'Observatoire et les élus locaux, unanimement inquiets vis-à-vis de cette mesure dont les conséquences seraient néfastes pour le département, il lui demande de bien vouloir lui fournir des informations tangibles sur ce sujet sensible.

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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 06/10/2010

Réponse apportée en séance publique le 05/10/2010

M. Claude Domeizel. Madame la ministre, je souhaite attirer votre attention sur le devenir de l'observatoire de Haute Provence, installé à Saint-Michel-l'Observatoire, dans le département dont je suis l'élu.

En effet, il est question de retirer à l'observatoire de Haute-Provence son statut d'unité de recherche pour le rattacher à une structure de service basée à Marseille, qui centraliserait les différents pôles de recherche de la région.

Je souhaiterais savoir si ce projet est susceptible de modifier le statut de ce centre en environnement et en astronomie ; autrement dit, va-t-il conserver sa caractéristique de lieu de recherche pluridisciplinaire ou bien risque-t-il de devenir un simple site d'observation ?

Je souligne que l'observatoire de Haute-Provence mène actuellement plusieurs projets de développement dans les Alpes de Haute-Provence et travaille en partenariat avec de nombreuses entreprises locales innovantes, notamment dans l'industrie et dans l'énergie solaire.

Le personnel de l'observatoire et les élus locaux s'inquiètent unanimement de cette mesure qui semble être annoncée, mesure dont les conséquences seraient néfastes pour le département. Aussi, madame la ministre, je vous demande de bien vouloir me fournir des informations tangibles sur ce sujet sensible.

M. le président. La parole est à Mme la ministre.

Mme Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur le sénateur, vous avez souhaité m'interroger sur le devenir de l'observatoire de Haute-Provence. Celui-ci a été créé en 1936. Ses activités de recherche, initialement astronomiques, se sont élargies au fil des ans à l'observation pour les sciences de la planète et de l'univers, avec notamment l'étude de l'atmosphère et de l'environnement.

Cet observatoire va être regroupé avec les autres structures d'observation des sciences de l'univers de l'université Aix-Marseille, l'ensemble conduisant à la création, le 1er janvier 2012, de l'institut Pythéas.

Ce regroupement permettra de constituer une structure à rayonnement international rassemblant des moyens importants pour la recherche, la formation et l'observation dans des domaines tels que l'astronomie et l'environnement.

Aix-Marseille Université et le Centre national de la recherche scientifique se sont engagés à ce que le site de l'observatoire de Haute-Provence soit un site pluridisciplinaire de référence au sein de cette nouvelle structure pour les sciences de l'univers, l'écologie et l'environnement. Par exemple, les recherches concernant l'énergie photovoltaïque ont vocation à se développer sur le site de Saint-Michel-l'Observatoire, en particulier dans le cadre de travaux à caractère partenarial.

Monsieur le sénateur, vous pouvez être rassuré : l'intégration de l'observatoire de Haute-Provence dans la nouvelle structure Pythéas va non seulement renforcer ses activités scientifiques actuelles, mais aussi élargir ses futures thématiques de recherche.

Les cinq chercheurs localisés sur le site de l'observatoire de Haute-Provence vont être rattachés administrativement au laboratoire d'astronomie de Marseille. Je vous rappelle que ce rattachement avait été vivement recommandé lors de l'exercice de prospective quadriennal qui s'est tenu dans le domaine de l'astrophysique, voilà quelques mois.

Mais je veux dissiper tout malentendu : il n'est pas question de déplacer ces chercheurs à Marseille ; ceux-ci resteront localisés à Saint-Michel-l'Observatoire.

De plus, le directeur de l'observatoire de Haute-Provence, qui assurera entre autres la direction administrative de l'observatoire, sera aussi directeur adjoint de Pythéas, et ce afin d'assurer une cohérence organisationnelle, fonctionnelle et scientifique au sein de la nouvelle structure.

Monsieur le sénateur, il est hors de question de réduire les activités scientifiques de l'observatoire de Haute-Provence ; il s'agit au contraire de renforcer son attractivité, d'élargir son périmètre de recherche et de l'intégrer dans un ensemble doté d'une visibilité internationale.

M. le président. La parole est à M. Claude Domeizel.

M. Claude Domeizel. Madame la ministre, je vous remercie de ces propos rassurants, mais, après l'abandon des projets de desserte autoroutière de Digne et de liaison autoroutière entre Sisteron et Grenoble, vous comprendrez que les élus du département des Alpes de Haute-Provence, lequel a été très régulièrement frappé par la révision générale des politiques publiques et a enregistré de très nombreuses fermetures de services, soient inquiets à la perspective de toute fermeture ou de tout rattachement à Marseille d'un service public situé sur son territoire.

Cela dit, je suis certain que mes collègues élus locaux et le personnel de l'observatoire de Haute-Provence seront rassurés par vos propos.

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