Question de Mme NICOUX Renée (Creuse - SOC) publiée le 02/06/2011

Mme Renée Nicoux attire l'attention de M. le ministre chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique sur la situation économique préoccupante de l'entreprise agroalimentaire Madrange.

L'entreprise Madrange est l'un des fleurons de l'industrie charcutière en France.
Elle compte six unités dans notre pays, dont les deux plus importantes sont implantées à Limoges. Depuis quelques années, cette société traverse une crise persistante qui a conduit à la suppression de nombreux emplois et à la constitution d'une dette sociale considérable de l'ordre de 7 à 8 millions d'euros.

Le plan social instauré en 2009 n'a pas permis de résorber cette dette, notamment en raison des difficultés de la filière porcine. En effet, cette dernière doit affronter la rude concurrence allemande et la flambée des prix des céréales, qui se répercute sur les prix du porc, eux aussi en hausse.

Cette entreprise compte pourtant 800 salariés qui s'inquiètent pour leur emploi, au même titre que les dizaines de sous-traitants qui sont eux aussi concernés par l'avenir de la société. Étant dans les années 1980 l'une des entreprises les plus performantes d'Europe dans l'industrie charcutière, elle reste aujourd'hui un atout indéniable pour la région limousine.
Pour éviter la fermeture de l'entreprise, il est possible à l'État d'intervenir en activant la charte pour l'emploi des industries agroalimentaires, signée en 2009, mais restée lettre morte en Limousin.

En outre, la nécessité d'organiser une table ronde réunissant l'ensemble des acteurs du secteur afin d'envisager l'avenir de l'entreprise et de pérenniser les emplois se fait de plus en plus pressant.

De ce fait, elle aimerait savoir comment il compte intervenir pour remédier aux difficultés financières de Madrange.

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Réponse du Ministère chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique publiée le 11/08/2011

Le groupe de charcuterie industrielle Madrange a connu des difficultés, d'ordre financier et d'évolution du chiffre d'affaires, au cours des dernières années. Son actionnaire, la famille Madrangeas, est en pourparlers exclusifs pour céder l'entreprise au groupe Turenne Lafayette, qui exerce aussi une activité dans le domaine agro-alimentaire, avec notamment les marques William Saurin et Paul Prédault. Les négociations sont particulièrement avancées et, sous réserve de l'accord de l'autorité de la concurrence, le rachat devrait intervenir courant juillet. Il s'agit d'une solution 100 % française, respectueuse de l'emploi puisque tous les sites de production de Madrange seraient conservés et un ambitieux programme d'investissements est prévu sur les usines de Feytiat, La Valoine et Ablis. Le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire et le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie ont travaillé sur ce projet de rapprochement, qui permettrait de préserver l'outil industriel. Les négociations entre les deux groupes se déroulent sous l'égide du comité interministériel de restructuration industrielle, sous l'autorité du ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.

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