Question de M. FAUCONNIER Alain (Aveyron - SOC) publiée le 04/08/2011

M. Alain Fauconnier attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire sur les exportations de broutards vers l'Italie. Suite à une étude de l'institut de l'élevage, intitulée « Le marché de la viande bovine en Italie : un débouché clef menacé », il ressort qu'il convient de renforcer la filière franco-italienne sur le vif. L'Italie, en effet, est dépendante à 43 % des importations de viande, et la viande bovine représente 50 % des tonnages de viande vendue dans le pays. Ainsi, face à l'érosion de l'engraissement en Italie, l'étude préconise de travailler sur l'étalement des vêlages pour produire des broutards toute l'année, et une moindre complémentation des broutards dans les élevages français pour ne pas dégrader les performances de croissance dans les ateliers italiens. En outre, elle propose de mettre fin à l'augmentation des gabarits des races à viande et d'associer les interlocuteurs italiens aux réflexions sur les critères de sélection génétique pour les races particulièrement concernées par le débouché transalpin. Il lui demande si le Gouvernement entend prendre en compte les recommandations de l'institut de l'élevage concernant le marché italien, qui demeure un marché clef pour la France, et ce d'autant plus qu'il est rémunérateur.

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Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire publiée le 24/11/2011

La filière « bovins allaitants » française connaît depuis plusieurs années des difficultés qui se sont aggravées au cours de ces derniers mois, notamment du fait de la crise économique, de l'émergence de nombreux concurrents européens ou mondiaux, de l'augmentation du cours des céréales et de la sécheresse. Aussi, en 2011, une priorité absolue a été placée sur l'élevage par le Gouvernement. Différentes analyses montrent que les solutions de pérennité pour la filière bovine doivent passer par la conquête de nouveaux marchés tant sur le plan national qu'à l'export, le développement de l'image d'excellence de l'élevage français, le développement de l'engraissement et la rationalisation de la collecte et de l'abattage des animaux. Pour ce faire, une feuille de route a été élaborée en concertation avec la filière. Pour ce qui est plus particulièrement du débouché italien pour les broutards français, plusieurs études montrent la fragilité de la position française sur ce marché prépondérant pour ce type de produit, puisqu'il représente plus de 80 % des broutards exportés par la France. Si la dernière étude en date du mois de juin 2011 de l'Institut de l'élevage souligne l'inadéquation entre l'offre française et la demande italienne, le Gouvernement a demandé dès la fin de l'année 2010 à l'interprofession de travailler sur cette problématique. En effet, l'adaptation de l'offre à la demande relève en premier lieu de la politique et de la stratégie de filière des acteurs du secteur bovin. Afin d'accompagner la filière dans ses réflexions et ses démarches à l'export, une cellule interministérielle « export bovins » rassemblant les administrations concernées et les professionnels a été mise en place depuis un an à la demande des professionnels. Par ailleurs, le Gouvernement s'est fortement mobilisé sur le front diplomatique pour coordonner les actions politiques, économiques et commerciales en vue de l'accès à de nouveaux marchés. À la suite de ces démarches, les marchés libanais, égyptien, azéri ou encore turc ont été ouverts. S'agissant des bovins vivants, les exportations vers le Kazakhstan et l'Ukraine sont possibles et la réouverture du marché russe a été obtenue sur la base de contrats entre opérateurs et s'est d'ores et déjà concrétisée (INTERBEV). Parallèlement, l'interprofession bovine vient de créer le « Groupement export France bétail et viande » afin de développer sa veille commerciale et son aptitude à conquérir des marchés et à développer des partenariats. Le ministre chargé de l'agriculture se réjouit de cette volonté partagée d'organiser stratégiquement et collectivement la conquête des marchés porteurs en bovins vivants, viande et génétique bovine. Il soutient cette initiative de l'interprofession bovine qui doit permettre de positionner la filière bovine durablement à l'export.

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