Question de M. FRASSA Christophe-André (Français établis hors de France - UMP) publiée le 12/07/2012

M. Christophe-André Frassa expose à Mme la ministre des sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative qu'une décision de l'International Football Association Board (IFAB), en date du 5 juillet 2012, prévoit l'autorisation du port du voile (ou hijab) pendant les matches de football féminin. Cette mesure porte gravement atteinte à la dignité de la femme mais également aux valeurs du sport en général.
Il lui indique que de nombreuses associations féministes dénoncent en effet une régression pour la dignité de la femme.
Il lui rappelle que le sport étant aujourd'hui un facteur privilégié d'épanouissement et d'insertion dans notre société, d'ouverture et d'émancipation, celui-ci doit continuer à véhiculer des valeurs universelles et à promouvoir l'égalité entre les sexes.
Il souligne que toute intervention religieuse dans le domaine sportif est contraire à l'esprit même des valeurs que porte le football et, qu'en outre, cette décision est contraire au principe de laïcité, affirmé par l'article premier de la Constitution.
Il craint que cette mesure s'étende désormais à tous les sports professionnels comme amateurs et demain au sport à l'école.
Il lui rappelle que l'ensemble de la classe politique s'est toujours battu pour que le principe de laïcité soit respecté dans la sphère publique.
Il regrette donc que cette décision mette à mal une des valeurs fondamentales de la République, d'autant qu'il semblerait que la décision de l'IFAB ait été adoptée à l'unanimité, c'est-à-dire avec le soutien des représentants français.
Il lui demande donc, au nom des valeurs de la République, d'intervenir auprès des instances internationales du football et de l'olympisme pour déplorer officiellement cette décision.
Il souhaite aussi que soit dès à présent prise publiquement une position claire pour interdire le port du voile (ou hijab) sur les terrains de football de notre pays.

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Réponse du Ministère des sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative publiée le 11/04/2013

La position du Gouvernement est claire : on ne porte pas de voile pour faire du sport. Un terrain de football, un stade, un gymnase, un dojo ne sont pas des lieux d'expression politique ou religieuse. Ce sont des lieux de neutralité où doivent primer les valeurs du sport : l'égalité, la fraternité, l'impartialité, l'apprentissage du respect de l'arbitre, de soi-même et de celui d'autrui. Il appartient donc au mouvement sportif français de faire en sorte que les règlements respectent ces valeurs, tout en garantissant l'absence de discrimination et une stricte égalité hommes-femmes. En effet, nul ne doit être écarté de la pratique sportive en raison de ses opinions religieuses ou politiques. Le sport est un formidable levier d'intégration, de lutte contre l'échec scolaire, d'émancipation et de réduction des inégalités sociales et culturelles. Le Gouvernement et l'ensemble des acteurs du monde sportif restent vigilants, mobilisés et déterminés à empêcher que le sport ne devienne un lieu de tensions, de sexisme ou d'exclusion.

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