Question de Mme DURIEZ Odette (Pas-de-Calais - SOC) publiée le 13/09/2012

Mme Odette Duriez attire l'attention de Mme la ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion, sur la prise en charge de l'autisme et l'accompagnement des familles. L'autisme revêt différents symptômes pathologiques et se caractérise par un manque de structures d'accueil dédiées à sa prise en charge. Actuellement, trois choix s'imposent aux familles : la prise en charge classique, exclusivement psychiatrique, dominée par la psychanalyse (en hôpital de jour puis en hôpital psychiatrique pour les adultes) ; la prise en charge tournée vers des méthodes éducatives telle l'admission en SESSAD (service d'éducation spécialisée et de soins à domicile), tout en sachant que celle-ci n'est pas exclusivement adaptée aux enfants autistes ; la technique ABA (applied behavior analysis), technique développée pour les autistes mais non remboursée. Si cette technique possède des résultats très satisfaisants et réclame un investissement important des parents, il n'en reste pas moins que les structures, en nombre insuffisant, manquent cruellement de places. Ainsi, le centre ABA Camus de Villeneuve d'Ascq dans le Nord comporte une liste d'attente impressionnante (80 enfants sur liste d'attente et ce, depuis de nombreuses années). Sachant qu'il est avéré que les enfants autistes gagnent en autonomie lorsque leur intégration sociale est réussie – approche adoptée dans les pays anglo-saxons entre autres, où elle est financée par les pouvoirs publics – elle lui demande si le Gouvernement, dans le cadre du plan autisme annoncé pour la fin d'année, envisage une politique ambitieuse en faveur de la prise en charge des enfants autistes, notamment par la création d'établissements et de places dans des centres qui développent la technique ABA.

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Réponse du Ministère chargé des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion publiée le 17/01/2013

La France est très en retard dans le dépistage et la prise en charge de l'autisme. Il revient au nouveau Gouvernement de réaliser concrètement le troisième plan autisme. C'est aujourd'hui un impératif : la prévalence de l'autisme est de plus en plus importante, alors que les outils de dépistage et l'offre d'accompagnement sont gravement insuffisants. Plusieurs milliers de familles françaises sont obligées d'aller en Belgique pour voir leur enfant bénéficier d'une réponse efficace à ses besoins. C'est pourquoi il faut agir vite, et sur plusieurs plans. Renforcer la recherche, dans le champ épidémiologique comme dans le champ social. Développer l'offre d'accompagnement, à partir d'un dépistage plus précoce et en tenant compte des recommandations publiées le 8 mars 2012 par la Haute Autorité de santé et l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux. Changer de regard sur l'autisme et changer de pratiques. Cela passe à la fois par la sensibilisation de l'opinion publique et par une meilleure formation des professionnels, notamment des médecins et des pédiatres. La logique générale dans laquelle ce plan va s'inscrire est celle de la personnalisation et de l'accessibilité du milieu ordinaire. La ministre déléguée en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion a réuni le Conseil national de l'autisme le 18 juillet 2012, pour constituer des groupes de travail thématiques autour de ces axes. Ces groupes se réuniront par tranches d'âge et par thèmes jusqu'à la fin de l'année, sous le suivi attentif d'un groupe ad hoc. Le troisième plan sera lancé formellement au début de l'année 2013, afin de répondre aux besoins réels des personnes avec autisme et de ceux qui les entourent.

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