Question de Mme KHIARI Bariza (Paris - SOC) publiée le 20/12/2012

Mme Bariza Khiari appelle l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur l'industrie des concerts et festivals. Cette industrie contribue au rayonnement de la culture musicale française et à l'attractivité touristique de nos régions. Elle est aussi le moteur de l'industrie phonographique. Les industries de la création et de la diffusion de spectacle vivant sont donc une composante essentielle de l'exception culturelle française et de sa vitalité économique. Or la crise touche aussi les producteurs de spectacles.

Aussi souhaiterait-elle disposer d'un état des lieux de l'industrie de la création, de la diffusion et de la production de spectacle vivant. En particulier, elle aimerait savoir quel est le bilan de cette industrie pour l'année 2012 et pour les cinq années précédentes, avec des indications quant aux nombre d'acteurs, de spectacles et leur rentabilité.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 21/03/2013

Aux côtés des secteurs de la production phonographique et de l'édition musicale, qui connaissent des mutations technologiques et commerciales importantes, liées en particulier à l'avènement de l'ère numérique, les questions relatives au développement de la filière musicale doivent prendre aussi en compte les phénomènes qui se rattachent au spectacle vivant musical. Celui-ci joue en effet un rôle déterminant dans le dynamisme de la production nationale, les échanges internationaux et le développement de carrière des jeunes artistes. Il concerne à la fois « les musiques actuelles », chanson, pop-rock, jazz et musiques improvisées, musiques du monde, musiques électroniques... et « les variétés », incluant notamment les spectacles d'humour, les comédies musicales, les cabarets, etc.. . Si des logiques industrielles ou managériales ne sont pas absentes de certaines productions, par exemple des tournées d'artistes de renommée internationale ou des grandes comédies musicales, il reste que l'on ne peut exactement qualifier d'industrie culturelle l'ensemble des concerts et festivals, lesquels ont souvent chacun leur identité, leur démarche de conquête des publics, leur diffusion en salle, leur lien avéré à la création et à la diversité culturelle et artistique. Le spectacle vivant musical se compose d'acteurs de statut divers : sociétés commerciales, associations, structures de droit public, même si les premières constituent la part principale des recettes et de la fréquentation. Depuis trente ans, ce secteur s'est progressivement organisé dans le cadre d'un système de mutualisation, conduisant à travers la perception de la taxe fiscale sur le spectacle de variétés et sa redistribution, à opérer une régulation qui a grandement contribué à soutenir l'activité du secteur et à limiter les effets de la crise économique. La principale source d'information est d'ailleurs constituée par le Centre national de la chanson, des variétés et de jazz (CNV). Cet établissement public national, qui assure la gestion de cette taxe, publie chaque année des statistiques qui rendent compte de l'activité de cette branche. Ainsi en 2011, son chiffre d'affaires global est de 650 M€ environ, dont 16 % concernent des festivals, pour plus de 3 300 organisateurs. Plus de 50 000 représentations ont été recensées, rassemblant près de 22 millions de spectateurs. La politique de soutien conduite par le CNV vise à analyser en permanence les évolutions du tissu professionnel afin de développer les initiatives les mieux adaptées pour préserver la diversité des acteurs et des productions artistiques. Le produit de la taxe est passé, entre 2007 et 2011, de 16,6 M€ à 24 M€ mais ces chiffres paraissent avoir atteint une certaine stabilité en 2012, rendant compte de l'activité d'un secteur qui résiste en termes de fréquentation globale comme en terme de développement de nouveaux projets de production et de diffusion, mais qui doit à présent tenir compte, comme les autres secteurs culturels, des difficultés liées au contexte économique.

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