Question de M. MAZUIR Rachel (Ain - SOC) publiée le 07/02/2013

M. Rachel Mazuir rappelle à Mme la ministre de la culture et de la communication les termes de sa question n°01697 posée le 30/08/2012 sous le titre : " Patrimoines privés classés en péril ", qui n'a pas obtenu de réponse à ce jour.

- page 385


Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 07/03/2013

La réforme de la législation sur les monuments historiques initiée par l'ordonnance n° 2005 1128 du 8 septembre 2008 avait pour objectif d'améliorer les procédures afférentes aux monuments historiques et les délais d'instruction des demandes et des réponses de l'administration. Cette réforme est le fruit d'une large concertation, comme l'avait demandé le Parlement, des associations de sauvegarde du patrimoine et des associations représentatives des propriétaires privés largement entendus, dont les recommandations ont été retenues et intégrées dans les textes. L'un des points forts de cette réforme fut de confirmer, à la demande d'un grand nombre de parlementaires, le rôle essentiel du propriétaire en tant que maître d'ouvrage des travaux et de prévoir le recours à une assistance à maîtrise d'ouvrage dans les cas prévus par le code du patrimoine. Cette réforme avait aussi pour objectif de recentrer le rôle de l'État dans ses missions régaliennes d'expertise et de contrôle des monuments historiques. La mise en place de cette réforme récente a pu retarder le démarrage de certaines opérations de restauration pour un certain nombre de propriétaires privés peu expérimentés et habitués à la prise en charge de l'ensemble des travaux de restauration par les services de l'État qui assuraient précédemment la maîtrise d'ouvrage. Les services de l'État se sont organisés pour mettre en place les procédures nécessaires pour l'application de cette réforme et aider les propriétaires dès lors que ceux-ci informent les directions régionales des affaires culturelles suffisamment en amont de l'opération afin d'être conseillés et informés tant dans le choix des maîtres d'œuvre que des entreprises. Un observatoire de la réforme auquel participaient des représentants des associations de propriétaires privés de monuments historiques a été mis en place au sein de la direction générale des patrimoines pour évaluer la mise en œuvre de ces procédures et le cas échéant faire des propositions d'amélioration. Ses conclusions présentées aux membres de cet observatoire fin 2012 sont en cours de finalisation. Par ailleurs, la direction générale des patrimoines procéde à la mise à jour du bilan sanitaire de l'état général des monuments historiques qui sera communiqué au Parlement d'ici la fin de l'année. Si la baisse des opérations de restauration s'est ressentie légèrement en 2010, les propriétaires et les directions régionales des affaires culturelles se sont depuis adaptés aux conditions issues de la réforme. La direction générale des patrimoines a publié sur son site des éléments précis sur la doctrine et la réglementation applicable afin de mettre à portée de tous les connaissances nécessaires avant toute intervention. Ainsi, une prise en charge des études par l'État et/ou la prise en charge d'une assistance à maîtrise d'ouvrage par l'État peut être envisagée dans des cas particuliers et selon certains critères afin de permettre d'éviter la ruine de certains monuments. Il existe cependant, outre les subventions apportées par l'État (11,5 % des crédits déconcentrés en 2010 sont destinés aux propriétaires privés) et les collectivités locales, d'autres aides. En effet, la Fondation du patrimoine est également un acteur majeur de la sauvegarde et de la valorisation du patrimoine par la délivrance de labels fiscaux, aussi bien pour les propriétaires imposables que pour ceux qui ne le sont pas ou dont les revenus sont faibles. Les résultats en hausse des souscriptions publiques et la poursuite des actions de mécénat démontrent que la Fondation apporte un soutien indispensable aux maîtres d'ouvrages publics et privés. Par ailleurs, la baisse des subventions publiques due à la forte contrainte financière générale n'a pas eu d'effet sur les aides fiscales apportées aux propriétaires privés. En effet, les participations indirectes de l'État sont à prendre en compte dans le bilan général des aides au patrimoine. Les déductions fiscales sont pour le ministère de la culture et de la communication une juste contrepartie des obligations relatives à la conservation et à la mise en valeur des monuments historiques pesant sur les propriétaires privés. Ces aides fiscales sont de plusieurs types : déductions afférentes à l'impôt sur le revenu, déductions afférentes à la taxe sur la valeur ajoutée, exonération des droits de mutation, immeubles relevant du régime des immeubles agréés par le code général des impôts sont autant d'aides indirectes de l'État qui démontrent l'importance du rôle de l'État en matière d'entretien et de restauration des monuments historiques en mains privées.

- page 783

Page mise à jour le