Question de Mme SCHILLINGER Patricia (Haut-Rhin - SOC) publiée le 23/05/2013

Mme Patricia Schillinger attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la prise en charge des soins dans le secteur de l'optique. L'association « UFC-Que choisir » a rendu publique une étude sur le secteur de la distribution des lunettes dans l'hexagone et montre que les marges bénéficiaires des opticiens s'élèvent à 233 %. En France, le prix de vente est 50 % plus élevé que dans les autres pays européens selon une étude de l'institut d'études marketing GFK. Près de 13 millions de paires de lunettes sont vendues chaque année dans notre pays et il apparaît qu'un équipement, verres et monture, est vendu en moyenne 393 euros hors taxe, ce qui équivaut à 470 euros toutes taxes comprises (TTC) pour le consommateur. En raison d'une prise en charge insuffisante des frais d'optique, et malgré une mutuelle, certains patients sont dans l'impossibilité de s'équiper afin de corriger leur handicap. De plus, le surcoût n'est pas justifié par un service de meilleure qualité comme le démontrent les sondages effectués à la demande de la Commission européenne en 2011. Pire, des six pays testés c'est en France que le taux d'insatisfaction est le plus élevé. Par conséquent, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer si le Gouvernement entend prendre des mesures pour procéder à des discussions pour diminuer le prix des lunettes.

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Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 19/12/2013

Le Gouvernement est pleinement conscient des difficultés que rencontrent certains de nos concitoyens pour s'équiper en optique, ce secteur étant à l'origine de renoncements aux soins, selon l'enquête de l'institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) sur la santé et la protection sociale en 2010. L'action des pouvoirs publics dans ce domaine vise à généraliser l'accès à une complémentaire santé de qualité et à agir sur les prix pratiqués. La couverture maladie universelle complémentaire (CMU-c) offre ainsi aux personnes disposant des ressources les plus faibles (moins de 716 € par mois pour une personne seule à compter du 1er juillet 2013), un panier de soins d'un bon niveau pour les frais d'optique, les professionnels étant tenus de respecter des tarifs maxima. Annoncée dans le cadre de la conférence de lutte contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale de janvier 2013, la revalorisation du panier de soins optique permettra d'assurer une meilleure prise en charge du traitement d'amincissement des verres pour les plus fortes corrections, qui constitue aujourd'hui la principale cause du reste-à-charge constaté pour certains bénéficiaires de la CMU-c en matière d'optique. Outre la CMU-c, l'aide à l'acquisition d'une assurance complémentaire santé (ACS), en faveur des personnes dont les revenus sont inférieurs à 966 € par mois (pour une personne seule, à compter du 1er juillet 2013), facilite l'acquisition, avec l'attribution d'un « chèque santé » allant de 100 € à désormais 550 €, en application d'une disposition du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2014, selon l'âge du bénéficiaire, d'une complémentaire santé permettant de diminuer le reste à charge pour l'assuré sur les frais d'optique. Le gouvernement a décidé de relever de 8,3 % du plafond de ressources permettant d'ouvrir droit à la CMU-c ou à l'ACS, à compter du 1er juillet 2013. Cette autres mesure du plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale permettra à 750 000 personnes supplémentaires (400 000 nouveaux bénéficiaires de la CMU-C et 350 000 de l'ACS), de bénéficier d'une aide à la complémentaire. Par ailleurs, l'accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 rend obligatoire à l'horizon 2016 la généralisation des contrats complémentaires collectifs pour l'ensemble des salariés. Cet accord prévoit un panier de soins minimal pour l'ensemble des garanties santé et notamment un forfait minimum de prise en charge en optique. Mais la généralisation de la couverture maladie complémentaire des salariés, si elle constitue une avancée sociale incontestable, ne répond pas à la question des personnes sans emploi, qu'il s'agisse des jeunes ou des chômeurs au-delà de la portabilité des contrats collectifs (qui a été porté de 9 à 12 mois par l'accord national interprofessionnel) et des retraités. C'est pourquoi le Gouvernement a confié au haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM) la mission de réfléchir, notamment via une réforme des contrats responsables, en concertation avec l'ensemble des acteurs concernés, aux modalités de mise en œuvre de l'engagement pris par le président de la République d'une généralisation et d'une amélioration de la couverture santé. Des premières mesures de mises en œuvre ont été adoptées dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2014 : elles consistent en une meilleure définition des contrats solidaires et responsables, ainsi que dans l'introduction d'un tarif social en matière d'optique pour les bénéficiaires de l'ACS. La ministre des affaires sociales et de la santé a indiqué enfin qu'elle réfléchissait à des mesures pour les enfants de moins de douze ans, âge crucial pour l'acquisition des apprentissages fondamentaux comme la lecture.

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