Question de Mme BLONDIN Maryvonne (Finistère - SOC) publiée le 18/07/2013

Mme Maryvonne Blondin attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la question de l'utilisation de l'aluminium comme adjuvant vaccinal et ses conséquences sur la santé des patients.

Les vaccins concernés sont des vaccins comme le DT Polio, le tétanos, obligatoires pour les enfants ainsi que pour les adultes dont il n'existe, à ce jour, aucune version sans aluminium.

De nombreuses publications scientifiques sérieuses et récentes alertent sur les risques liés à l'utilisation de cet adjuvant et plus particulièrement sur son fort potentiel cancérigène.

Un lien a aussi été établi entre l'utilisation de ces vaccins et le développement de la myofasciite à macrophage, maladie qui touche aujourd'hui 1 000 personnes en France.

Forts de ces connaissances, de nombreux patients refusent aujourd'hui de se faire vacciner ce qui aura, à terme, des conséquences dans le domaine de la santé publique et de la protection de la population notamment. Or, on assiste aujourd'hui à une réapparition inquiétante de la tuberculose, de la rougeole ou de la coqueluche, maladies contagieuses que l'on pouvait croire éradiquées depuis longtemps dans notre pays.

Seule la vaccination évitera la propagation et la recrudescence de certaines de ces pathologies.

Elle souhaiterait connaître la position du Gouvernement sur ce sujet et les mesures envisagées afin de répondre à cet enjeu de santé publique qu'est la vaccination.



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Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 08/08/2013

De nombreux vaccins comportent dans leur composition des substances dénommées adjuvants dont l'ajout permet d'augmenter de façon spécifique la réponse immunitaire pour une même dose d'antigène vaccinal. Les principaux adjuvants utilisés dans le monde sont des sels d'aluminium. Le phosphate de calcium a été fréquemment utilisé dans les années 1970-1980 comme adjuvant. Toutefois, sur la base de nombreuses observations et essais réalisés lors du développement des vaccins, ce sont les sels d'aluminium qui sont apparus les meilleurs candidats pour leur pouvoir adjuvant et leur meilleure tolérance. Les vaccins adjuvantés par un sel d'aluminium sont utilisés avec un recul d'utilisation de plus de 40 ans dans l'ensemble du monde, constituant ainsi une large population de référence. Le remplacement des adjuvants aluminiques dans la composition des vaccins ne pourra se réaliser qu'après de nombreux essais et études cliniques menées pendant plusieurs années. Il n'existe ni sur notre territoire ni en Europe de vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite sans adjuvant aluminique. Depuis plusieurs années les professeurs Gherardi et Authier (CHU Henri-Mondor-Créteil) évoquent l'association entre la présence de granulome d'aluminium intra-musculaire et un syndrome clinique polymorphe décrit sous la dénomination de myofasciite à macrophages (MFM). L'agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM) et avant elle l'agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) suivent ce sujet avec attention depuis plus de dix ans. Elle estime que l'ensemble des travaux et données disponibles au niveau national, européen et international, notamment bibliographiques et de pharmacovigilance, ne permettent pas d'établir un lien de causalité entre la présence de lésion histologique au point d'injection et la survenue d'un syndrome clinique plus large (asthénie, douleurs musculaires et arthralgies). Le groupe d'études sur la vaccination de l'Assemblée nationale a recommandé dans son rapport du 13 mars 2012 un moratoire sur les adjuvants aluminiques en application du principe de précaution. L'Académie de médecine a rendu public en juin 2012 un rapport sur les adjuvants vaccinaux soulignant l'absence de preuve de leur nocivité et s'opposant au principe d'un moratoire. L'organisation mondiale de la santé (OMS) a également confirmé cette position sur le sujet. Le comité indépendant chargé de sélectionner les projets de recherche financés par l'ANSM n'a pas retenu en 2012 deux projets portant sur les adjuvants aluminiques soumis par l'équipe de chercheurs de Créteil. À la demande de la ministre chargée de la santé, de poursuivre la recherche, l'agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM) a reçu une dotation spécifique pour une étude sur le sujet des conséquences de l'aluminium dans les vaccins, et a constitué un comité scientifique indépendant de pilotage de cette étude, sous l'égide de l'institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) (Pr Pallardy). Ce comité, constitué sous l'égide d'un représentant du directeur général de l'INSERM, est composé de 10 personnalités scientifiques et d'un représentant de l'ANSM. Il se réunit régulièrement depuis le 27 mai 2013 pour concevoir l'étude puis la suivre et en analyser les résultats. E3M est régulièrement informée par l'ANSM et sera reçue par le comité scientifique prochainement.

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