Question de Mme GOULET Nathalie (Orne - UDI-UC) publiée le 18/10/2013

Question posée en séance publique le 17/10/2013

Mme Nathalie Goulet. Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères.

L'élection du président Rohani semble ouvrir une nouvelle page des relations entre l'Iran et la communauté internationale : le discours à l'ONU, suivi d'entretiens au plus haut niveau, la fin du négationnisme et l'annulation de la journée antisioniste sont autant de signes encourageants qui témoignent de la volonté de l'Iran de revenir sur la scène internationale.

Les négociations sur le nucléaire qui se sont déroulées à Genève ces derniers jours semblent, elles aussi, en progrès, l'Iran ayant officiellement accepté les visites inopinées sur ses sites. Même s'il semble que rien n'ait encore été transcrit dans les textes, le dialogue semble donc plus constructif.

Rentrant d'Iran, je peux, sans naïveté et en toute lucidité, témoigner que les Iraniens attendent beaucoup de leur nouveau président, qui est soumis à des pressions importantes de la part de factions extrémistes. Au passage, je vous confirme le retour en force des entreprises américaines dans ce pays…

L'image de l'Iran s'est tellement dégradée, de son fait, que l'on comprend aisément la prudence et la méfiance de la communauté internationale. C'est d'ailleurs à dessein que j'ai utilisé le verbe « sembler » au lieu de procéder par affirmations : à l'évidence, la situation demeure délicate.

Monsieur le ministre, chacun connaît vos réserves à l'égard de l'Iran. J'aimerais cependant savoir quelle position le Gouvernement entend prendre face à la nouvelle donne que constitue l'ouverture amorcée par le président Rohani et qui est si importante pour la stabilité de toute la région. (Applaudissements sur les travées de l'UDI-UC. – M. Christian Cambon applaudit également.)

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Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 18/10/2013

Réponse apportée en séance publique le 17/10/2013

M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères. Madame la sénatrice, incontestablement, il y a un changement de ton depuis l'élection du président Rohani. Nous attendons que ce changement de ton se traduise par un changement de fond.

M. Jean Bizet. Exactement !

M. Laurent Fabius, ministre. Des réunions intéressantes se sont tenues hier et avant-hier à Genève. Les problèmes relatifs au nucléaire ont été abordés. Tout a été discuté. Une nouvelle réunion aura lieu les 7 et 8 novembre prochain. Il est trop tôt pour tirer des conclusions, d'autant que le comportement de l'Iran ces dernières années - le Guide est resté le même - nous incite à ce que j'appellerais une ouverture prudente.

Je vous ai bien entendue, madame la sénatrice. Il ne faudrait pas que des initiatives individuelles contredisent ce qui est la position générale de la France. Chacun comprendra ce que je veux dire...

Nous suivons ce dossier avec beaucoup d'attention. La France est une puissance de paix, mais elle a une longue expérience et ne confond pas l'apparence avec la réalité. Croyez que, dans le dialogue qui s'est installé entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne, d'une part, et l'Iran, d'autre part, la France tiendra totalement son rôle. À cet égard, je rappelle que le Président de la République est le premier chef d'un grand État occidental à avoir rencontré le président Rohani. J'ai moi-même eu différents contacts avec mon homologue iranien.

Madame la sénatrice, je vous confirme que le gouvernement français défendra les intérêts de la France, de la communauté internationale et de la paix. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste, du groupe écologiste, du RDSE, de l'UDI-UC et de l'UMP.)

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