Question de M. CARRÈRE Jean-Louis (Landes - SOC) publiée le 18/10/2013

Question posée en séance publique le 17/10/2013

M. Jean-Louis Carrère. Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères.

Je suis désolé de vous interroger aussi souvent, monsieur le ministre, mais, comme vous le savez, la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées suit avec attention l'évolution de la présence de la France en Afrique. Elle a d'ailleurs constitué un groupe de travail sur ce thème, qui devrait prochainement publier le résultat de ses travaux, afin de contribuer à la préparation du sommet de l'Élysée au mois de décembre prochain.

Monsieur le ministre, vous revenez d'Afrique du Sud où vous avez accompagné le Président de la République. Pouvez-vous nous dresser le bilan de cette visite d'État dans un pays qui est un acteur majeur du continent africain ? L'un des objectifs de cette visite était le renouvellement de notre partenariat politique, qui porte notamment sur la gestion des crises en Afrique. Je pense évidemment au Mali, à Madagascar et, surtout, à la situation en Centrafrique.

Ma question est double : quel bilan dressez-vous de cette visite en Afrique du Sud et que pouvez-vous nous dire de la position de la France sur la situation en Centrafrique ? (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et de l'UMP, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)

M. Pierre Charon. Très bien !

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Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 18/10/2013

Réponse apportée en séance publique le 17/10/2013

M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères. Monsieur Carrère, je réponds toujours avec beaucoup de plaisir et d'intérêt aux questions posées par les sénateurs, aux vôtres en particulier. (Exclamations amusées.)

Mme Catherine Procaccia. Flatteur !

M. Roger Karoutchi. Habile... (Sourires.)

M. Laurent Fabius, ministre. Je ne répondrai qu'à la première partie de votre question - j'espère que vous m'en excuserez -, car une question sur la Centrafrique me sera posée tout à l'heure.

Le Président de la République a effectué une visite d'État en Afrique du Sud que nous estimons très réussie.

L'Afrique du Sud est un pays extrêmement important non seulement en soi, puisqu'il compte plus de 50 millions d'habitants, mais aussi au regard de la position qu'il occupe au sein tant du continent africain que de la communauté mondiale. Il ne faut pas oublier que le S de l'acronyme BRICS correspond à South Africa.

Nous avons abordé tous les sujets.

Sur le plan politique, le partenariat stratégique, qui correspond tout à fait aux attentes de l'Afrique du Sud et aux nôtres, a été puissamment renouvelé et, à l'occasion de cette visite, le président Zuma a montré à l'égard de la France des attentions toutes particulières.

Sur le plan économique, le bilan de la visite est excellent. Notre grande entreprise Alsthom a ainsi signé le plus grand contrat qu'elle ait jamais conclu, ce qui créera des emplois tant en Afrique du Sud qu'en France. Celui-ci prévoit aussi un volet de formation professionnelle à laquelle les Sud-Africains sont, à juste titre, très attachés.

Sur le plan culturel, tout va bien. Les Saisons croisées, auxquelles nombre de sénateurs sont associés, remportent un franc succès.

Enfin, nous avons parlé de l'ensemble de l'Afrique. Le président Zuma a insisté sur un point que nous partageons totalement : au-delà des affinités francophones, anglophones ou lusophones, l'Afrique est une unité dans sa diversité. Et le président sud-africain a reconnu que la France y avait toute sa place. C'est ainsi que l'Afrique du Sud a apporté son soutien à notre action au Mali. Nous avons également évoqué la Centrafrique. Le président Zuma a accepté officiellement l'invitation du Président de la République au sommet de l'Élysée qui doit se tenir au début du mois de décembre prochain. À cette occasion, nous parlerons avec les Africains de la façon d'assurer leur sécurité.

Cette visite a donc été très positive ; elle fut en même temps émouvante, compte tenu du souvenir de l'Apartheid dont ce pays a su se libérer. Hommage a ainsi été rendu à Nelson Mandela. On peut dire que l'Afrique du Sud et la France sont des pays amis ! (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe écologiste, ainsi que sur certaines travées du RDSE - MM. Jean-Claude Lenoir et Robert del Picchia applaudissent également.)

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