Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - SOC) publiée le 14/11/2013

M. Jean-Noël Guérini rappelle à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé les termes de sa question n°05833 posée le 18/04/2013 sous le titre : " Recrudescence de la syphilis en France ", qui n'a pas obtenu de réponse à ce jour.

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Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 05/12/2013

Suite à la recrudescence de la syphilis en France en 2000, un système de surveillance qui repose sur la participation volontaire de cliniciens « résist » a été mis en place par l'institut de veille sanitaire (INVS). Entre 2000 et 2009, 4022 cas de syphilis précoces (signes depuis moins d'1 an) ont été notifiés. Entre 2009 et 2011, il a été constaté une augmentation du nombre de cas rapportés chez les hommes tandis que chez les femmes, ce nombre reste relativement stable (6 %). Les courbes de vente de benzathine benzylpénicilline (extencilline®), indicateur indirect, évoluent dans le même sens que celles des cas observés dans le réseau résist. Le profil des personnes atteintes de syphilis a peu évolué dans le temps. La grande majorité sont des hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes (HSH) (83 %). C'est également attesté par les co-infections de syphilis récente et de VIH qui représentent 38 % des cas rapportés en 2011. Depuis 2010, le nombre de cas franciliens représente environ un quart du total des cas. La stratégie de lutte contre cette infection sexuellement transmissible (IST) figure dans le plan national de lutte contre le VIH/Sida et les IST 2010-2014. Elle repose sur la prévention dite combinée associant les actions d'information sur la protection des rapports sexuels en cas de prise de risque, un dépistage précoce et répété en cas de rapports sexuels non protégés pour certaines populations cibles, telles que les hommes ayant des relations homosexuelles (HSH) et la mise sous traitement précoce. C'est pourquoi, en 2013, l'INPES a orienté les campagnes de lutte contre le VIH et les IST sur l'usage du préservatif en adaptant les moyens de communication en fonction des cibles. Dans la même optique, le plan favorise la mise en œuvre des recommandations de dépistage de la haute autorité de santé (HAS). Ainsi, le dépistage de la syphilis doit être proposé en cas de rapports sexuels non protégés (fellation comprise) aux HSH, aux personnes prostituées, aux client-e-s, lors du diagnostic ou en cas d'antécédent de gonococcie, de lymphogranulomatose vénérienne et d'infection à VIH, aux personnes ayant plusieurs partenaires par an, aux migrants en provenance de pays d'endémie, lors d'une incarcération et après un viol. Enfin, s'agissant de la syphilis congénitale (SC), elle reste rare en France (< à 1 cas pour 100 000 naissances), et elle est bien dépistée grâce à l'application des recommandations de la haute autorité de santé de mai 2007. La précarité socio-économique semble être associée aux cas de syphilis congénitale. La syphilis congénitale peut être évitée si l'infection est dépistée au cours de la grossesse et la femme traitée par antibiotiques. En France, la haute autorité de santé (HAS) recommande depuis mai 2007 la réalisation d'un dépistage systématique au cours du premier trimestre de grossesse et un renforcement de la surveillance par un second dépistage avant 28 semaines de gestation chez les femmes considérées comme à risque d'infections sexuellement transmissibles (IST). En cas d'absence de résultats de sérologie, elle préconise de réaliser un dépistage à la naissance du nouveau-né.

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