Question de M. LAURENT Pierre (Paris - CRC) publiée le 21/11/2013

M. Pierre Laurent attire l'attentionde M. le ministre des affaires étrangères sur la situation des droits de l'Homme en Turquie. De nombreux journalistes sont poursuivis en vertu des lois antiterroristes. Les journalistes sont accusés
de liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et d'autres organisations comme le Parti communiste marxisteléniniste (MLKP). Actuellement, 63 journalistes sont emprisonnés dont nombre d'entre eux en détention préventive. Le 2 novembre 2013, les journalistes turcs Füsun Erdogan, Ziya Ulusoy, Bayram Namaz et Ibrahim Cicek ont été condamnés non seulement à la réclusion à la perpétuité, mais également à une peine supplémentaire aboutissant à un total de 3 000 ans de prison. Face à la situation de ces journalistes et, plus largement, pour lutter
contre les atteintes à la liberté d'expression, une vaste campagne pour faire libérer les journalistes emprisonnés a été lancée depuis de nombreux mois par la Fédération européenne des journalistes qui compte 300 000 membres, le syndicat turc des journalistes TGS et la plateforme pour la libération des journalistes (FJPGÖP).
De nombreuses personnalités soutiennent cette démarche. Tous souhaitent l'arrêt des procès politiques, la libération des journalistes et le retour à la liberté d'expression dans ce pays. La France, dont les plus hauts représentants seront en visite officielle en Turquie au début de l'année prochaine, ne devrait-elle pas agir en ce sens auprès des autorités d'Ankara ?

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Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 12/12/2013

La France est profondément attachée à la défense de la liberté d'expression ainsi qu'à la défense de la liberté de la presse et, de façon générale, à la défense des droits de l'Homme partout dans le monde. Dans son rapport de suivi, publié le 16 octobre 2013, la Commission européenne relève que de nouvelles modifications doivent être apportées au système juridique turc, en particulier pour renforcer la liberté d'expression et des médias, ainsi que la liberté de réunion et d'association. La France partage ce constat. Si les autorités françaises ne peuvent naturellement pas intervenir dans les procédures judiciaires en cours en Turquie, la France continuera, à travers le dialogue conduit au niveau européen comme au niveau bilatéral, à inciter la Turquie à poursuivre sur la voie des réformes, afin que les droits et libertés soient mieux protégés.

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