Question de M. LE SCOUARNEC Michel (Morbihan - CRC) publiée le 11/12/2014

M. Michel Le Scouarnec attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur la prévention des maladies sexuellement transmissibles à destination des plus jeunes. En effet, selon une récente enquête de la société mutualiste des étudiants de la région parisienne (SMEREP), 67 % des étudiants interrogés n'utiliseraient pas systématiquement de préservatif lors d'un rapport sexuel. Dans le détail, 31 % d'entre eux affirmeraient ne jamais se protéger, 18 % rarement et 18 % souvent. Si la plupart avancent l'argument de se protéger des maladies sexuellement transmissibles lorsqu'ils utilisent un préservatif, ces chiffres illustrent malheureusement une faiblesse des messages de prévention. Pourtant, de grandes campagnes de prévention ont été renouvelées dernièrement. Ces messages fondamentaux sont souvent portés par le milieu associatif. Or, les associations sont aussi confrontées à une diminution de leur budget de fonctionnement malgré la richesse et la pluralité de leurs réponses d'information et de prévention auprès du public. C'est pourquoi, alors que la journée mondiale de lutte contre le Sida a eu lieu le 1er décembre 2014, il lui demande les mesures envisagées pour développer et consolider les actions de prévention et d‘information sur les maladies sexuellement transmissibles auprès des jeunes et des étudiants. D'autre part, il lui demande quels moyens supplémentaires elle compte apporter aux missions des associations œuvrant en la matière.

- page 2726


Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée le 14/01/2016

Plusieurs enquêtes représentatives en France confirment que les jeunes Français figurent depuis 2001 parmi les jeunes occidentaux qui utilisent le plus le préservatif : 85 % lors du dernier rapport sexuel. Toutefois, l'infection à chlamydia trachomatis est l'infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente chez les jeunes : elle touche 3,6 % des femmes de 18 à 24 ans et plus de 2,5 % des hommes de moins de 30 ans. Par ailleurs,  les messages de prévention doivent être renforcés face à une certaine « banalisation » des risques liés au SIDA qui pourraient détourner du préservatif un certain nombre de jeunes. Il convient de rappeler sans cesse que le préservatif reste la meilleure protection contre le VIH et toutes les infections sexuellement transmissibles. Le gouvernement a d'ailleurs fait le choix de baisser en janvier 2014 le taux de la TVA appliqué au préservatif de 7 % à 5,5 %, au lieu de l'augmentation à 10 % prévue à cette date. L'institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) a développé depuis 2012 une stratégie de santé sexuelle plus particulièrement ciblée sur ce public. Elle a pour objectifs d'améliorer l'accessibilité, l'offre et la qualité en éducation à la sexualité et de promouvoir l'utilisation du préservatif et le dépistage des IST dans une approche globale et positive de santé sexuelle. Toutes les campagnes médiatiques portant sur les IST ou les préservatifs ont intégré aussi ce public. L'INPES a créé un portail internet unique en direction des jeunes « on s'exprime », et a innové en réalisant une campagne de dépistage des chlamydiae en ligne « chlamyweb » proposant un test d'auto-prélèvement à domicile. Cette dernière action a rencontré une large adhésion des 18-24 ans ; les résultats de cette opération montrent que l'auto-prélèvement à domicile multiplie par quatre le taux de dépistage par rapport au recours à un médecin. Les crédits de la direction générale de la santé (DGS) sont consacrés à des dépenses d'intervention qui visent à soutenir les actions d'envergure nationale, d'information, de prévention et dépistage, de soutien et d'accompagnement des associations « têtes de réseaux », en direction des publics prioritaires, notamment les jeunes. Depuis 2010, les objectifs des conventions des associations nationales avec la DGS ciblent des indicateurs spécifiques sur les IST. Les actions des associations locales auprès des jeunes, présentant un caractère régional, peuvent bénéficier d'un financement relevant du niveau des agences régionales de santé (ARS). Des actions supplémentaires, en direction des jeunes, pourront être développées avec la participation des associations aux missions des futurs Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) des IST.

- page 137

Page mise à jour le