Question de Mme DUCHÊNE Marie-Annick (Yvelines - UMP-R) publiée le 26/03/2015

Mme Marie-Annick Duchêne attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social sur le risque de disparition rapide de structures portant des actions d'ateliers et chantiers d'insertion.
Entreprises sociales fortement ancrées dans les territoires, ces structures embauchent, accompagnent et forment près de 70 000 salariés chaque année. Elles contribuent ainsi au développement économique local tout en assurant un rôle indispensable de vecteur de cohésion sociale et d'outil d'acquisition de compétences.
Jusqu'à cette année, les missions d'accompagnement social et professionnel réalisées étaient financées par l'État, les conseils généraux, certaines collectivités locales et, pour au moins la moitié d'entre d'elles, le fonds social européen (FSE).

Aujourd'hui celles-ci sont confrontées à l'annonce du désengagement financier des conseils généraux qui, pour la plupart d'entre eux, réservent désormais leurs capacités budgétaires au financement des compétences obligatoires, auquel s'ajoute la mise en œuvre de nouvelles règles de financement par le biais du fonds social européen le rendant ainsi paradoxalement inaccessible à de telles structures, pourtant indispensables pour favoriser l'inclusion sociale.
Faute de fonds pérennes, il s'agit, pour la plupart, d'une fermeture programmée à court terme.

Elle lui demande donc comment le Gouvernement envisage de remédier à l'urgence de la situation pour éviter la fermeture de structures pourvoyeuses d'emploi et la destruction des emplois qui y sont liés et qu'ainsi, l'offre d'insertion puisse perdurer.

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Réponse du Ministère du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social publiée le 07/05/2015

Conformément à l'accord signé le 5 août 2014 avec l'Assemblée des Départements de France, 50 % des crédits du Programme Opérationnel National 2014-2020 du FSE seront affectés à l'inclusion, et pourront être gérés par délégation par les conseils généraux et par les PLIE. Cette répartition des crédits témoigne de la priorité renouvelée accordée à la lutte contre l'exclusion. Cependant, les modalités de financement des ACI par les crédits du FSE ont effectivement vocation à évoluer profondément dans cette nouvelle programmation, du fait de son articulation avec la réforme de l'Insertion par l'Activité Economique, qui se traduit par un engagement financier supplémentaire de l'État de 40 millions d'euros du fait de la généralisation du financement des aides au poste à l'ensemble des structures d'insertion par l'activité économique. Concernant les Ateliers et Chantiers d'Insertion (ACI), la prise en compte comme contrepartie du FSE de l'aide au poste, qui ne distingue pas les coûts relatifs aux rémunérations des salariés en insertion de ceux relatifs à l'accompagnement, nécessite de travailler selon le schéma dit du « périmètre global », qui implique de comptabiliser l'ensemble des ressources. Dans ce contexte, plusieurs mesures spécifiques ont été prises pour assurer cette double transition. Tout d'abord, une tranche additionnelle de subvention au titre du programme FSE 2007-2014 a pu être mise en œuvre en 2014, permettant d'assurer la continuité entre les deux programmations. Par ailleurs, la possibilité de continuer à bénéficier de financements sur le mode de calcul en « périmètre restreint » a été maintenue au titre de l'année 2014, et une mission est en cours de réalisation pour déterminer, dans le cadre des nouvelles possibilités de simplification ouvertes pour la programmation 2014-2020, un coût standard unitaire d'un salarié en insertion qui puisse être utilisé pour le co-financement par le FSE, et établir ainsi un cadre stabilisé et lisible. En parallèle, pour tenir compte des problématiques spécifiques des ACI en matière de trésorerie liées à la mise en œuvre de la réforme de l'aide au poste, les paiements de l'Agence des services de paiement ont été organisés de manière hebdomadaire dès l'été 2014. En outre, en vue d'éviter des ruptures de paiement au passage d'une année sur l'autre, des mesures destinées à assurer un niveau de trésorerie suffisant, dès le début de l'année 2015, aux structures de l'insertion par l'activité économique ont été prises (conclusion d'annexes financières avant les dialogues de gestion, et avant la détermination des maquettes budgétaires annuelles). Les ACI en difficulté malgré les mesures prises doivent se signaler aux services des directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIRECCTE), ils feront l'objet d'une attention particulière.

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