Question de M. FOURNIER Jean-Paul (Gard - UMP) publiée le 26/03/2015

M. Jean-Paul Fournier interroge Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche au sujet de l'application du décret n° 2014-940 du 20 août 2014 relatif aux obligations de service et aux missions des personnels enseignants exerçant dans un établissement public d'enseignement du second degré qui va avoir des répercussions sur la rémunération des professeurs agrégés. En effet, l'instauration d'une indemnité de missions particulières (IMP) pour certaines tâches à la place du paiement d'heures supplémentaires va engendrer une baisse annuelle du revenus de ces enseignants. Pourtant, la rémunération des enseignants français est déjà bien inférieure à celle de leurs collègues des autres nations européennes. C'est pourquoi il lui demande quelles mesures elle compte mettre en œuvre pour augmenter le pouvoir d'achat des professeurs agrégés. Plus largement, il l'interroge sur les démarches qui pourraient être engagées pour valoriser la carrière des enseignants, via des évolutions de traitements substantielles, quitte à envisager une augmentation des heures effectuées dans les établissements chaque semaine, voire à réduire les effectifs pour permettre, à budget constant, de consacrer plus de financements à la rémunération.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 17/09/2015

Le décret n° 2014-940 du 20 août 2014 relatif aux obligations de service et aux missions des personnels enseignants exerçant dans un établissement public d'enseignement du second degré traduit et consolide, à compter de la rentrée 2015, dans un cadre rénové et clarifié, l'ensemble des évolutions et des enrichissements du contenu de leurs missions. Ainsi, il réaffirme le principe selon lequel les enseignants sont tenus d'assurer un service d'enseignement, qui continue de s'exercer dans le cadre de maxima de service hebdomadaires inchangés, en même temps qu'il reconnaît un ensemble de missions, directement liées au service d'enseignement, qu'exercent tous les enseignants. Ces deux blocs de missions sont financièrement reconnus par la rémunération indiciaire et l'indemnité de suivi et d'orientation des élèves (ISOE). Par ailleurs, outre ces deux blocs de missions, le décret du 20 août 2014 précité reconnaît réglementairement la possibilité, à des enseignants du second degré volontaires, et pour répondre à des besoins spécifiques, d'exercer des missions complémentaires, qui prennent la forme de responsabilités particulières dans le cadre d'actions pédagogiques menées dans l'intérêt des élèves. Ces missions peuvent être exercées au sein d'un établissement ou à l'échelon académique. Ces missions font l'objet d'une reconnaissance indemnitaire sur la base de cinq taux forfaitaires (312,50 €, 625 €, 1 250 €, 2 500 € et 3 750 €) qui permettent de rétribuer de manière graduée l'exercice des différentes missions, en fonction de la charge effective de travail que nécessite leur accomplissement et des conditions dans lesquelles elles sont exercées. Il s'agit donc d'une indemnité dont le caractère est fonctionnel et qui est liée à l'exercice effectif de la mission, indépendamment du corps auquel appartient celui qui l'exerce. Ce nouveau dispositif garantit ainsi une reconnaissance homogène de la prise en charge d'une mission particulière. Cependant, si l'exercice de missions particulières fait désormais l'objet d'une reconnaissance par le biais d'une indemnité forfaitaire, un enseignant conserve néanmoins la possibilité de percevoir des heures supplémentaires dans l'hypothèse où il assure des heures d'enseignement en sus de son obligation réglementaire de service.

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