Question de Mme GRUNY Pascale (Aisne - UMP) publiée le 23/04/2015

Mme Pascale Gruny attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur les dysfonctionnements du régime social des indépendants (RSI).

Le RSI, créé en 2005, avait pour but de simplifier les rapports avec artisans, commerçants et professions libérales en matière sociale. Cependant, le rapprochement précipité du réseau de l'union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales (URSSAF) en 2008 et la création d'un système informatique commun n'ont pas eu les effets bénéfiques escomptés, bien au contraire. Les dysfonctionnements informatiques ont abouti à une gestion inefficace et pénalisante pour les professionnels affiliés.

Le RSI est un régime qui fonctionne quand il n'y a pas de problème. Or, dès qu'un professionnel oublie une opération ou essaie de faire entendre sa voix lorsqu'il lui est demandé d'acquitter une somme indue, c'est tout le système qui est paralysé. Ces erreurs signent très souvent pour ces professionnels la fin de leur activité ou, pour le moins, des heures passées à gérer le problème.

De plus, il existe une réelle difficulté dans les rapports entre le RSI et les URSSAF qui ne communiquent pas facilement entre eux.

Elle lui demande quelle est la position du Gouvernement sur ces bien trop nombreux dysfonctionnements qui paralysent tout un pan de notre économie.

- page 911


Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée le 28/05/2015

Le Gouvernement prête la plus grande attention à la situation des affiliés au régime social des indépendants. La mise en place précipitée et mal préparée de l'interlocuteur social unique (ISU) en 2008, peu de temps après la création du RSI, s'est traduite par de multiples dysfonctionnements. Des efforts substantiels ont été mis en œuvre pour améliorer la qualité de service. Comme l'a relevé le rapport sénatorial de la mission d'évaluation et de contrôle de la sécurité sociale (MECSS) du 11 juin 2014 déposé par Messieurs Cardoux et Godefroy intitulé « RSI, 8 ans après la réforme, restaurer la confiance », ces progrès ont été notamment rendus possibles par la mise en place d'une organisation partagée entre les caisses RSI et les URSSAF. Le nombre de demandes d'affiliation et de radiation à traiter est résorbé. Entre 2011 et 2014, le délai moyen des affiliations est passé de plus de trois mois à moins de dix jours ; 72 % des affiliations sont désormais traitées en moins de vingt jours et 90 % des radiations sont traitées en moins de dix jours. Le nombre de réclamations en 2014 est en baisse de presque 9 % par rapport à 2013, période au cours de laquelle le nombre de réclamations s'élevait à environ 20 000, ce qui constitue un chiffre limité au regard des 3,2 millions de travailleurs indépendants affiliés au RSI. Les réclamations des cotisants font l'objet d'un dispositif particulier et les plateformes téléphoniques ont été renforcées. À cet égard deux numéros courts non surtaxés ont été mis en place : le premier consacré aux demandes relatives aux cotisations (calcul, taux, recouvrement), le second consacré aux interrogations relatives aux prestations. Le RSI a également mis en place un dispositif spécifique à destination des parlementaires qui souhaiteraient signaler des difficultés qui leur sont remontées dans le cadre de leurs permanences. De nouvelles simplifications sont attendues : en effet, à partir de 2015 se met en place la régularisation anticipée, qui permettra aux cotisants de rectifier, dès la déclaration de leur revenu, leur appel de cotisation. Cette mesure, qui permet de réduire le décalage entre revenus et cotisations (passage de n-2 à n-1), sera effective dès les déclarations de revenus, au 2e trimestre 2015. Elle permettra également aux cotisants ayant trop payé de bénéficier plus tôt du remboursement de leurs cotisations et à ceux qui doivent verser un complément de l'étaler sur une durée plus longue. En matière de qualité de service, les progrès sont toujours à rechercher et le Gouvernement continue de rester pleinement mobilisé sur ce dossier. C'est pourquoi, comme l'a annoncé la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, les députés Sylviane Bulteau et Fabrice Verdier ont été missionnés pour établir un état des lieux et formuler des propositions permettant d'améliorer la qualité du service rendu aux assurés.

- page 1240

Page mise à jour le