Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - NI) publiée le 04/06/2015

M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur l'augmentation des cas de surpoids et d'obésité.
Lors du 22ème congrès européen sur l'obésité, qui s'est tenu à Prague le 6 mai 2015, l'organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde contre le risque encouru par la plupart des pays européens d'assister à une augmentation du surpoids et de l'obésité. Une personne est considérée en surpoids lorsque son indice de masse corporelle (IMC, rapport de la masse en kilos divisée par la taille, en mètre, au carré) dépasse 25 ; à partir d'un IMC de 30, on parle d'obésité. Une modélisation sur 53 pays dresse un tableau inquiétant à l'horizon 2030, alors que la prévalence de l'obésité a déjà plus que doublé au niveau mondial entre 1980 et 2014. Selon des chiffres précédemment diffusés par l'OMS, on compte plus d'1,9 milliard d'adultes en surpoids en 2014 dans le monde, dont plus de 600 millions d'obèses. Or l'obésité est un facteur de risque important pour les maladies cardio-vasculaires, le diabète et certains cancers.
Même si tout exercice de projection doit être interprété avec prudence, il lui demande ce qu'elle envisage pour inverser cette tendance alarmante de constante montée de l'obésité.

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Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée le 10/09/2015

La lutte contre l'obésité est un impératif autant sanitaire que social. Le Gouvernement a pris la mesure du défi que pose ce phénomène et a décidé d'actionner les leviers d'une prévention pédagogique, incitative et responsable : une prévention qui se fonde sur la responsabilisation des concitoyens, en leur donnant les moyens d'être des acteurs de leur santé comme de celle de leurs enfants. C'est pourquoi plusieurs mesures du projet de loi de modernisation de notre système de santé, en cours d'examen par le Parlement, font de la prévention auprès des jeunes une priorité. En lien avec le ministère chargé de l'éducation nationale, un « parcours éducatif en santé » sera instauré à l'attention de tous les élèves de la maternelle au lycée, pour favoriser les actions de promotion de la santé. Le projet de loi étend également le dispositif du médecin traitant aux enfants de moins de 16 ans et favorise ainsi la prévention du surpoids et de obésité et leurs dépistages précoces Pour améliorer l'accès à une alimentation équilibrée, le projet de loi crée un étiquetage nutritionnel synthétique, simple et accessible pour tous. Il est en effet nécessaire que l'information nutritionnelle devienne un élément du choix alimentaire au même titre que le prix, la marque, la présentation ou le goût. La ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes a lancé en mars 2015 un groupe de concertation sur l'information nutritionnelle comprenant les associations de consommateurs, les industriels et des experts scientifiques. Ce groupe doit produire ses conclusions pour l'automne. Par ailleurs, le projet de loi comprend l'interdiction de la mise à disposition en libre-service de fontaines de sodas qui permettra de protéger la population contre une consommation excessive de sucre. « Bouger » est un facteur protecteur face aux risques de surpoids et d'obésité. Le projet de loi simplifie le dispositif de production du certificat médical pour faciliter la pratique du sport. Il encourage par ailleurs les médecins à prescrire des activités physiques adaptées aux personnes souffrant d'affections de longue durée. Enfin, l'information au quotidien étant primordiale dans la prévention, le site « manger-bouger » propose des outils et des conseils pour manger mieux et bouger plus. Il fera partie du portail d'information du futur service public d'information sur la santé. Ces mesures viennent réaffirmer la volonté du Gouvernement d'engager des politiques justes et efficaces de prévention et de lutte contre l'obésité.

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