Question de M. CAMBON Christian (Val-de-Marne - Les Républicains) publiée le 16/07/2015

M. Christian Cambon appelle l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur l'augmentation des hospitalisations liées à la consommation d'alcool.

Le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'institut de veille sanitaire a publié le 7 juillet 2015 une étude qui recense tous les séjours hospitaliers induits spécifiquement par cette addiction pour 2012. Sur cette année, 580 000 hospitalisations concernaient le traitement des ivresses et des complications liées à l'alcool comme la démence, l'hépatite, la cirrhose. 93 000 séjours à l'hôpital concernaient des sevrages alcooliques, ce pour un coût total de 2,64 milliards d'euros, soit 3,6 % des dépenses hospitalières totales. Or, ce résultat ne prend pas en compte les maladies directement associées à l'alcool comme la dépression. Alors, la facture atteindrait 3 milliards d'euros.

Cette étude confirme qu'il serait bénéfique et moins coûteux de soigner le patient en abordant l'origine des troubles qui entraînent sa consommation alcoolique avant l'apparition des complications.

Il lui demande quelles mesures elle souhaite mettre en œuvre pour favoriser la prévention de l'alcoolisme et ainsi réduire les maladies liées à l'alcool.

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Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée le 05/11/2015

La France est aujourd'hui l'un des trois pays européens les plus consommateurs d'alcool, avec 12 litres d'alcool pur consommé par an et par habitant de plus de 15 ans, très au dessus de la moyenne européenne qui se situe à 9,1 litres. L'alcool reste la deuxième cause de mortalité prématurée évitable en France après le tabac. Chaque année, il est responsable d'environ 49 000 décès. On estime à cinq millions le nombre de personnes que l'usage d'alcool expose à des difficultés d'ordre médical, psychologique et social. Les comportements évoluent et plus de la moitié des jeunes adultes (57 %) ont déclaré une alcoolisation ponctuelle importante au cours de l'année et la part de ceux en ayant connu au moins dix (près d'une par mois) est passé de 11 % à 14 % entre 2005 et 2010. La publicité sur l'alcool est un facteur éminemment favorable à la consommation, notamment auprès des plus jeunes. Protéger les plus fragiles, les plus sensibles à la publicité est donc une priorité de santé publique car il est établi qu'une initiation précoce à l'alcool et une consommation excessive à l'adolescence sont des facteurs de risque d'usages problématiques ultérieurs. Afin de réduire les risques liés aux nouveaux comportements face à l'alcool, la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes a inscrit une mesure de lutte contre l'alcoolisation ponctuelle importante des adolescents et des jeunes adultes dans le projet de loi de modernisation de notre système de santé, actuellement en discussion devant le Parlement. Enfin, dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives 2013-2017, une campagne nationale de communication a été lancée début 2015 pour promouvoir les consultations jeunes consommateurs auprès des jeunes concernés par les conduites addictives à l'alcool et de leurs parents.

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