Question de M. CORNU Gérard (Eure-et-Loir - Les Républicains) publiée le 30/10/2015

Question posée en séance publique le 29/10/2015

Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement.

La France est sur une dynamique de persistance du chômage qui nous inquiète et qui l'isole en Europe.

M. Didier Guillaume. Nous n'avons pas vu les mêmes chiffres !

M. Gérard Cornu. En effet, avec 5,5 millions de chômeurs, le taux de chômage dans notre pays est bien supérieur à celui qui est observé en Allemagne ou au Royaume-Uni. Même la plupart des pays d'Europe du Sud – Espagne, Portugal, Italie… –, pourtant très sévèrement touchés par la crise, ont inversé leur courbe du chômage. Pis, sur les 1,3 million d'emplois créés dans la zone euro entre juin 2014 et juin 2015, seuls 46 000 l'ont été en France.

La vérité, c'est que depuis 2012 le Gouvernement a pratiqué le matraquage fiscal et cassé la croissance sans s'attaquer aux racines du mal. Et pourtant, la conjoncture économique mondiale s'améliore et donne lieu à une reprise très sensible chez la plupart de nos voisins.

Pour créer des emplois marchands et faire reculer le chômage, il est plus que jamais nécessaire d'alléger massivement les charges et les contraintes qui pèsent sur les entreprises, …

Mme Brigitte Gonthier-Maurin. Cela ne marche pas !

M. Gérard Cornu. … et surtout de simplifier un code du travail qui a un effet très dissuasif en matière d'embauche, notamment dans les petites entreprises.

Monsieur le secrétaire d'État, ma question est simple : que comptez-vous faire pour que la France ne reste pas en panne et quelles mesures courageuses et pragmatiques comptez-vous prendre ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement publiée le 30/10/2015

Réponse apportée en séance publique le 29/10/2015

Monsieur le sénateur, je veux croire que, si vous n'avez pas relevé les chiffres positifs du mois dernier, il s'agit d'un simple oubli de votre part. (Sourires sur les travées du groupe socialiste et républicain. - Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) J'imagine que vos propos auraient été différents si les chiffres avaient été eux-mêmes différents.

Oui, 24 000 chômeurs ont retrouvé un emploi ces derniers mois. C'est un solde positif sur quatre mois, au cas où vous ne l'auriez pas noté non plus ! (Nouvelles exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)

Qui plus est, mesdames, messieurs les sénateurs, 30 000 jeunes supplémentaires ont retrouvé un emploi ces quatre derniers mois, tandis que 35 000 postes ont été créés le mois dernier.

M. Didier Guillaume. Cela nous réjouit !

M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État. D'autres éléments économiques positifs nous laissent d'ores et déjà penser aujourd'hui - mais il faut attendre avec prudence les chiffres des mois à venir - qu'au-delà d'une croissance qui retrouve de la vigueur, il existe des perspectives de retour en matière d'emploi ; je pense notamment au moral des chefs d'entreprise, ainsi qu'à la manière dont les choses évoluent dans l'intérim.

Là où je vous rejoins, monsieur le sénateur, c'est sur l'idée que nous ne devons pas nous contenter de ce qui a été obtenu ces derniers mois. Nous voulons aller beaucoup plus loin, en faisant en sorte, par un certain nombre de mesures tant économiques que sociales, de renforcer notre politique en faveur de l'emploi.

Seront ainsi mis en formation 150 000 jeunes chômeurs de longue durée.

M. le président. Veuillez conclure, monsieur le secrétaire d'État.

M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État. D'autres réformes vont intervenir, avec notamment la nouvelle organisation économique, avec la réforme du code du travail. Bref, c'est une mobilisation dans tous les secteurs pour accroître encore nos gains en matière d'emploi ! (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)

M. le président. La parole est à M. Gérard Cornu.

M. Gérard Cornu. Monsieur le secrétaire d'État, vous annoncez une réforme du code du travail. Mais comment voulez-vous changer les choses, alors que vous savez pertinemment que votre gouvernement est pieds et poings liés par les syndicats, qui ne veulent rien changer ? (Exclamations ironiques sur les travées du groupe CRC et du groupe socialiste et républicain.)

Tel est le problème : les actes ne suivent pas les paroles ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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