Question de M. BONHOMME François (Tarn-et-Garonne - Les Républicains-R) publiée le 08/10/2015

M. François Bonhomme attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur les graves menaces que le nouveau plan d'économies de l'assurance santé ainsi que les mesures de déréglementation imposées par la Commission européenne font peser sur les pharmacies d'officine.
Après la manifestation de la profession en septembre 2014, le Gouvernement s'était engagé en faveur d'une réforme de la pharmacie d'officine dans le respect de ses principes fondateurs : modernisation du réseau, ouverture de la profession aux jeunes diplômés, réforme de la rémunération des pharmaciens. Un an plus tard, les moyens ne sont pas au rendez-vous. Par ailleurs, c'est toujours le médicament qui constitue la principale variable d'ajustement des budgets de l'assurance-maladie. Ainsi en 2016, cette contribution du secteur est chiffrée à 1,5 milliard d'euros. Entre 2010 et 2016, le montant des économies sur ce seul poste a été triplé sans qu'aucun bilan sur le chiffre d'affaires n'ait été réalisé. Les officines voient leurs marges reculer d'année en année et il en résulte une fragilisation de leur réseau. Ainsi, depuis le début de l'année, une officine disparaît tous les deux jours représentant une perte de 1 000 emplois par an.
Aussi, il lui demande quel signal fort le Gouvernement entend donner en direction des pharmacies d'officine pour notamment assurer un juste maillage territorial garant de la santé de nos compatriotes.

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Transmise au Ministère des affaires sociales et de la santé


Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 24/11/2016

La ministre des affaires sociales et de la santé est très attentive à la situation des pharmacies d'officine notamment au regard de leur importance comme acteur du premier recours, dans la coordination des soins mais également en terme d'aménagement du territoire. Les évolutions de ces dernières années que ce soit la maîtrise des prix des médicaments ou les nouvelles pratiques et attentes des patients, nécessitent de voir évoluer la profession de pharmacien. Ces évolutions doivent s'inscrire dans des principes clairs : •Préserver le réseau officinal qui permet un égal accès de tous les citoyens aux médicaments en assurant une présence sur l'ensemble du territoire ; •Reconnaître le rôle des pharmaciens d'officine dans l'organisation de notre système de santé et leur permettre d'exercer pleinement leur rôle de professionnel de santé de proximité ; •Lutter contre la surconsommation de médicaments mais aussi contre leur gaspillage car les médicaments ne doivent en aucun cas être considérés comme des produits de consommation courante et toute banalisation nuirait aux impératifs de santé publique ; à cet égard, la ministre des affaires sociales et de la santé a réitéré à plusieurs reprises son opposition à la vente de médicaments en grande surface. La convention pharmaceutique de mai 2012 arrivant à échéance en 2017, de nouvelles négociations vont s'engager. C'est dans ce cadre contractuel rénové que les principales évolutions devront être concrétisées. La ministre des affaires sociales et de la santé sera très attentive au déroulement de cette négociation qui s'inscrira dans le cadre d'une enveloppe financière globale. Pour autant, le cadre conventionnel ne constitue pas le seul levier possible pour favoriser l'évolution des pharmacies d'officine. Plusieurs dispositions ont ainsi été initiées que ce soit l'expérimentation de la dispensation des antibiotiques à l'unité ou la vente des médicaments par internet par exemple. La loi de modernisation de notre système de santé prévoit également de revoir par ordonnance les dispositions impactant le maillage des officines (simplification des règles de création, transfert, regroupement et cession). Le contenu de cette ordonnance, prochainement soumise à la concertation, est largement inspiré du rapport commandé conjointement à l'Inspection Générale des Finances et à l'Inspection Générale des Affaires Sociales sur la régulation du réseau des pharmacies d'officine et qui a été rendu public à l'automne 2016. Enfin, dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2017, en cours de discussion parlementaire, l'expérimentation de la vaccination contre la grippe par les pharmaciens est proposée. Toutes ces dispositions dessinent les futurs contours de la profession de pharmacien d'officine, plus en proximité des patients et reconnaissant une pratique professionnelle qui va bien au-delà de la seule distribution des médicaments.

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