Question de M. KENNEL Guy-Dominique (Bas-Rhin - Les Républicains) publiée le 25/02/2016

M. Guy-Dominique Kennel attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la souffrance des familles qui ont fait confiance et ont vacciné leur enfant au moyen du Méningitec, ce vaccin, distribué par le laboratoire Centre spécialités pharmaceutiques (CSP) en France et produit par le laboratoire américain Nuron Biotech, dont vingt-et-un lots, produits en 2012, devaient être, par mesure de précaution et à la demande de l'agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM), retirés de la vente à partir du 25 septembre 2014 mais auraient, tout de même, continué à être livrés à plusieurs pharmacies.
Un procès a été ouvert, le 22 septembre 2015, à Clermont Ferrand. Trente-deux familles ont porté plainte à la suite de la découverte des lots défectueux de Meningitec mais ce sont, en réalité, 240 familles qui sont concernées.
Ces familles de toute la France reprochent au laboratoire CSP d'avoir acheminé des seringues défectueuses car contenant des résidus de métaux lourds. Des analyses capillaires ont permis de détecter des concentrations de plomb, étain, silicium et aluminium dans les cheveux des personnes vaccinées. Ces dernières, parmi lesquelles de très nombreux enfants, souffriraient depuis de symptômes persistants. Pire : certains nourrissons auraient développé des maladies graves comme la sclérose en plaques ou des maladies auto-immunes.
Face à ce qui pourrait s'apparenter à un scandale sanitaire, plusieurs familles ont initié une pétition à l'attention du ministre des affaires sociales et de la santé. Ces familles ont besoin de réponses et de savoir quels sont les éventuels risques encourus pour la santé de leurs enfants, et surtout ce qu'ils doivent faire. Il lui demande une réponse claire et précise sur les risques effectifs et sur les moyens qui seront mis en oeuvre pour accompagner et rassurer les familles inquiètes et désemparées.

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Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 05/05/2016

L'analyse des données statistiques et toxicologiques et le suivi en vigilance réalisée par l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et un groupe d'experts mandatés par l'ANSM montrent que le défaut qualité rencontré lors de la production de ce vaccin, retiré par précaution du marché le 24 septembre 2014, et qui concerne essentiellement le bouchon des seringues n'est pas de nature à engendrer un risque pour la santé. L'ANSM n'a pas identifié de signal de pharmacovigilance spécifique susceptible d'être lié au défaut qualité ayant conduit par précaution au retrait de ce vaccin. Lorsqu'un vaccin a été injecté, des réactions locales et transitoires (rougeur ou gonflement au site d'injection), voire des effets généraux (fièvre…) ne peuvent être écartés dans les premières heures ou jours après la vaccination. Par ailleurs, le directeur général de la santé a rencontré le 20 novembre 2015, en présence du directeur général de l'ANSM, des représentants du collectif de parents dont les enfants ont été vaccinés avec ce vaccin. Ils ont pu, au cours de cet entretien, recevoir les compléments d'information. Concernant la présence possible de métaux lourds révélée par des analyses d'un laboratoire italien, l'ANSM précise que la présence de traces métalliques non quantifiées ne doit pas être confondue avec d'éventuelles particules métalliques qui seraient présentes dans des quantités supérieures aux normes en vigueur et menaceraient la santé des sujets vaccinés. L'ANSM va procéder à une série d'analyses qualitatives et quantitatives sur ce vaccin et rendra publics ces résultats et leur interprétation par des spécialistes toxicologues.

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