Question de M. ANZIANI Alain (Gironde - Socialiste et républicain) publiée le 18/03/2016

Question posée en séance publique le 17/03/2016

M. Alain Anziani. Ma question s'adresse à Mme la ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Je vous interrogerai à mon tour sur les jeunes, madame la ministre.

Les jeunes, c'est vrai, ont besoin d'espoir, en particulier les jeunes âgés de 16 à 25 ans, dits « NEET », c'est-à-dire ceux qui n'ont pas d'emploi, ne suivent ni études ni formation et connaissent une véritable précarité. À cet égard, la Garantie jeunes mise en place par le Gouvernement en 2013 est une solution tout à fait intéressante, dont on mesure aujourd'hui les résultats.

Mme la ministre vient de le dire, ce dispositif permet aux jeunes d'être accompagnés par les missions locales, de s'immerger dans l'entreprise ou encore de bénéficier d'une aide financière. Le bilan est, je le pense, tout à fait satisfaisant. Deux chiffres en attestent : un jeune sur deux aujourd'hui retrouve un emploi après huit à dix mois d'accompagnement, et 50 000 jeunes ont pu bénéficier de cette mesure.

M. le Premier ministre a annoncé, il y a quelques jours, l'extension de la Garantie jeunes. Madame la ministre, combien de jeunes seront concernés par cette généralisation et comment cette mesure sera-t-elle financée ? (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)

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Réponse du Ministère du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social publiée le 18/03/2016

Réponse apportée en séance publique le 17/03/2016

Mme Myriam El Khomri, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Monsieur le sénateur, l'accompagnement des jeunes, notamment de ceux d'entre eux qui ne suivent ni études ni formation et qui n'ont pas d'emploi, est en effet essentiel. La Garantie jeunes, vous l'avez dit, a été expérimentée dès 2013. Elle bénéficie aujourd'hui à 50 000 jeunes.

Sont éligibles à ce dispositif les jeunes qui sont privés d'emploi, qui ne suivent ni études ni formation et qui répondent à des critères en termes de précarité. Ils doivent déposer leur demande à la mission locale, laquelle sera examinée par une commission.

Les jeunes passent ensuite six semaines intensives en groupe, encadrés par deux accompagnants de la mission locale pour quinze jeunes. On essaie ensuite de voir avec eux quel projet professionnel pourrait leur correspondre. S'ils ont envie d'être mécaniciens par exemple, ils passent une semaine dans un garage pour voir si le métier leur convient, avant d'être orientés soit vers une formation, soit vers un emploi. C'est vraiment de la dentelle, du cousu main, et c'est pour cela, je pense, que cela fonctionne.

Il s'agit aussi d'un dispositif « cadrant » : les jeunes perçoivent une allocation d'environ 461 euros par mois, qu'ils perdent en cas d'absence. C'est un contrat donnant-donnant.

Nous souhaitons que, d'ici à la fin de l'année, 100 000 jeunes bénéficient de la Garantie jeunes et que 80 % des missions locales puissent les accueillir. L'objectif est que l'ensemble de ces missions puissent proposer ce dispositif au 1er janvier 2017. Nous posons un droit universel à la Garantie jeunes afin que tout jeune remplissant les critères puisse entrer dans le dispositif. C'est très clair.

Cela étant dit, il ne faut pas confondre le flux et le stock, si vous me permettez cette expression. Aujourd'hui, d'après la Cour des comptes, 750 000 jeunes sont sans formation ni emploi. Nous instaurons un droit à l'accompagnement. La Garantie jeunes est une forme d'accompagnement intensif.

M. le président. Il faut conclure, madame la ministre.

Mme Myriam El Khomri, ministre. Pour 200 000 jeunes, par exemple, le coût de ce dispositif s'élèvera à 700 millions d'euros environ, lesquels seront financés grâce à des économies réalisées dans le budget de l'État. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)

M. Didier Guillaume. Cela en vaut la peine !

M. le président. La parole est à M. Alain Anziani, pour la réplique.

M. Alain Anziani. Madame la ministre, je tiens à vous remercier pour cette belle avancée sociale ! (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain. - Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains.)

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