Question de Mme BILLON Annick (Vendée - UDI-UC) publiée le 30/06/2016

Mme Annick Billon attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la situation des orthophonistes en France et l'évolution de leurs grilles salariales.
En effet, depuis de nombreuses années, le niveau de leur rémunération ne tient absolument pas compte du niveau d'études et de compétence de ces professionnels de santé.
Plus concrètement, après un concours très sélectif et cinq années d'études, ce niveau de rémunération s'établit à 1,03 salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC).
Les conséquences pour l'avenir de cette profession sont déjà très visibles puisque les postes dans les hôpitaux et les établissements spécialisés sont délaissés. Faute de personnels d'encadrement, les étudiants ne trouvent pas de stages ou très difficilement.
Enfin, il s'agit également de l'accès aux bilans et aux soins pour les patients.
Elle lui demande instamment de considérer les légitimes revendications des orthophonistes qui ne peuvent pas accepter que la revalorisation de leurs revenus passe par l'attribution de primes.
Elle souhaite qu'elle lui indique les intentions du Gouvernement en termes de reconnaissance du niveau de compétence des orthophonistes.

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Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 11/08/2016

En réponse aux attentes des orthophonistes, l'article 126 de la loi de modernisation de notre système de santé actualise leur champ d'exercice professionnel dont la définition, datant de 1964, était obsolète. Au-delà de l'évolution de leurs missions, en cohérence avec leurs compétences, la loi définit également l'exercice illégal de la profession. Concernant l'exercice hospitalier, il est important de rappeler l'existence du chantier « parcours professionnel, carrière et rémunération » initié par la ministre de la fonction publique. A partir de 2016, un ensemble de mesures indiciaires et une augmentation de la valeur du point d'indice seront mises en œuvre pour l'ensemble des fonctionnaires. Par ailleurs, afin de renforcer l'attractivité des métiers de la rééducation à l'hôpital public, un groupe de travail a été mis en place pour définir les mesures incitatives à l'exercice en zones sous denses ou dans les services prioritaires, favoriser l'exercice mixte ville-hôpital et proposer une grille statutaire spécifique pour les métiers de la rééducation. Ce plan d'action, qui sera élaboré dans le cadre d'un travail conjoint avec les organisations syndicales représentatives de la fonction publique hospitalière, concerne l'ensemble de la filière rééducation de la fonction publique (les orthophonistes, masseurs-kinésithérapeutes, psychomotriciens, ergothérapeutes …). Le cadrage et le calendrier des travaux, validés au niveau interministériel, ont été rappelés aux représentants des professionnels. Il s'agissait, au 1er semestre 2016, de définir des mesures incitatives afin de favoriser l'exercice dans les zones déficitaires et de fixer le cadre réglementaire permettant un exercice mixte libéral et hospitalier. Compte tenu de l'avancée des travaux pour ce premier cycle, il a été possible d'engager, dès le 3 juin 2016, la concertation des projets de texte définissant une prime d'engagement pour l'exercice en zone sous dense et les conditions d'un exercice mixte. Au second semestre, la concertation sera engagée afin de construire une nouvelle grille indiciaire spécifique à la filière rééducation pour une mise en œuvre en 2017. La première réunion de ce cycle a pu être avancée au 17 juin 2016.

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