Question de M. BIGNON Jérôme (Somme - Les Républicains) publiée le 13/01/2017

Question posée en séance publique le 12/01/2017

M. Jérôme Bignon. Ma question s'adresse à Mme la secrétaire d'État auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion.

Mes chers collègues, l'actualité de la France, ce n'est pas la primaire socialiste. L'actualité de la France, ce n'est pas l'intronisation de M. Trump. L'actualité de la France, aujourd'hui, c'est la grippe.

La grippe, c'est effectivement l'actualité de dizaines de milliers de parents inquiets de voir leurs enfants atteints par le virus.

La grippe, c'est l'actualité des 155 000 seniors déjà touchés et de tous ceux qui, isolés chez eux ou abandonnés dans un EHPAD, craignent d'être affectés.

La grippe, c'est l'actualité dramatique des familles endeuillées par ce fléau.

La grippe, c'est l'actualité des hôpitaux surchargés, des EHPAD déboussolés, des services d'urgences éreintés.


Mme Annie David. Il faudrait dire un mot des suppressions de postes !


M. Jérôme Bignon. La grippe, c'est l'actualité de tous ces personnels d'établissements hospitaliers et médico-sociaux où les lits font défaut, car ils sont fermés par décision gouvernementale.

La grippe, c'est l'actualité de médecins libéraux épuisés et pas assez nombreux.

La grippe, c'est l'actualité de ceux de nos compatriotes qui vivent dans des déserts médicaux.

La grippe, c'est l'actualité de ceux qui font la queue dans les cabinets médicaux, ou qui attendent parfois vingt-quatre heures pour être pris en charge dans un service d'urgences.

Pourtant, la grippe n'est pas un phénomène surprenant. Elle n'a rien d'invraisemblable. Elle est là chaque année, plus ou moins forte, mais elle est là, et avec de grands pics qui reviennent tous les cinq ans : leur occurrence est bien connue.

Madame la secrétaire d'État, nous sommes donc surpris par une impression générale d'imprécision. L'action du Gouvernement semble improvisée, très imprécise, très floue, très peu maîtrisée, voire très peu professionnelle.

Alors que nous sommes en pleine épidémie, le débat entre la direction générale de la santé, la DGS, qui réclame un retour obligatoire à la vaccination des professionnels, et le directeur général de l'Agence nationale de santé publique, l'ANSP, qui, lui, ne souhaite qu'un élargissement des mesures, paraît surréaliste.

Que pouvez-vous nous dire pour rassurer les parlementaires présents dans cet hémicycle et, plus généralement, nos compatriotes ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du ministère des affaires sociales et de la santé, chargé des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion publiée le 13/01/2017

Réponse apportée en séance publique le 12/01/2017

Mme Ségolène Neuville, secrétaire d'État auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Bignon, je vous demande tout d'abord de bien vouloir excuser la ministre de la santé, Marisol Touraine, laquelle se trouve précisément dans un hôpital qui fait face à l'épidémie de grippe. (Elle l'a attrapée ! sur les travées du groupe Les Républicains.)

Vous avez raison, monsieur le sénateur, de rappeler que la grippe n'est pas une maladie bénigne, en particulier pour les personnes âgées et pour les autres sujets fragiles.

En matière de vaccination, on peut toujours faire mieux. En cette période propice, je forme le vœu que l'année prochaine à l'automne, au moment de la campagne de vaccination, il y ait autant de responsables politiques qui prennent la parole pour inciter à la vaccination, que de questions, au moment de l'épidémie, sur ce qui s'est passé ! (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)

Dès le 28 octobre, la ministre de la santé a transmis à l'ensemble des professionnels de santé et au grand public des messages de préparation à l'épidémie, dont on ne connaît jamais à l'avance l'ampleur. Cette année, il faut le reconnaître, elle est précoce et virulente.

Dès le 21 décembre, des mesures ont été prises au niveau des établissements de santé, en particulier des hôpitaux publics, et des dispositifs spécifiques ont été mis en œuvre, depuis ce que l'on appelle « hôpital en tension » jusqu'au plan blanc, qui permettent de rappeler des personnels, de rouvrir des lits ou encore de déprogrammer des activités non urgentes.

Le Président de la République a organisé ce matin une réunion à l'Élysée pour faire le point ; 192 hôpitaux et établissements de santé se sont déclarés en tension, ce qui a conduit à reporter certaines activités non urgentes.

Plus que jamais, cette épidémie nous rappelle que l'hôpital public est notre patrimoine commun ; à l'approche des échéances électorales, il faut alerter les Français : supprimer 500 000 fonctionnaires, et donc des dizaines de milliers de postes à l'hôpital public, cela emportera des conséquences funestes sur leur état de santé ! (Vives protestations sur les travées du groupe Les Républicains – Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain et du RDSE.)

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