Question de M. MARC Alain (Aveyron - Les Républicains-R) publiée le 21/09/2017

M. Alain Marc attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les difficultés de l'enseignement du grec et du latin, langues structurantes et fondatrices de notre héritage culturel.
Les perspectives de la transmission de ces langues et cultures sont en effet des plus sombres : réduction du nombre de postes d'enseignants, fermeture de cursus à l'université, attribution d'une partie seulement des postes ouverts au certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (CAPES) de lettres classiques.
Toutefois, plus de 500 000 élèves étudient le latin ou le grec, ce qui illustre l'enracinement profond du latin comme du grec dans la culture scolaire (maîtrise linguistique, base culturelle ouvrant les réflexions scientifiques, politiques ou philosophiques). Aujourd'hui, cet enseignement est fragilisé du collège à l'université jusqu'au concours de recrutement. Les familles sont toujours désireuses de voir l'enseignement du latin et du grec maintenu dans les collèges, les lycées et les universités.
En conséquence il lui demande de lui indiquer les actions envisagées afin de faire respecter et appliquer les textes officiels concernant le grec et le latin et de préserver la transmission équitable de savoirs et de cultures irremplaçables.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 23/08/2018

L'assouplissement de la réforme du collège (arrêté du 16 juin 2017) vise à donner davantage de liberté, d'autonomie et de pouvoir aux équipes pédagogiques, au plus près des réalités locales et des besoins des élèves. L'objectif de ces nouvelles dispositions est d'enrichir l'offre éducative et de permettre une diversification des parcours des élèves en offrant notamment un véritable enseignement du latin et du grec pouvant aller jusqu'à une heure en classe de 5ème et jusqu'à trois heures en classes de 4ème et 3ème. Ainsi, il apparaît que 18 % des collèges ont augmenté le volume horaire de leur enseignement de latin-grec dès l'année 2017-2018. En outre, le ministère a mis en place une politique volontariste de recrutement avec un volume de postes offerts aux concours de lettres classiques ambitieux, qui représente en moyenne, pour la période 2012-2017, 2,6 % de l'ensemble des postes offerts aux concours enseignants du second degré public. Pour la session 2018, les concours de lettres classiques représentent 2,4 % des concours du second degré soit 327 postes, ce qui est très supérieur au nombre de départs attendus dans cette discipline (soit environ 200 départs). Cependant, compte tenu du faible rendement constaté ces dernières années au CAPES externe de lettres classiques, le ministre de l'éducation nationale a mis en place une mission de réflexion, confiée à M. Pascal CHARVET, IGEN honoraire, afin d'identifier les voies et leviers pour développer l'enseignement des langues anciennes en France. Très concrètement, cette mission va permettre une rénovation du CAPES de lettres - lettres classiques ainsi que la mise en place d'une certification en langues anciennes pour les professeurs titulaires d'un CAPES ou d'une agrégation en lettres modernes, histoire et géographie, philosophie et langues vivantes ; ainsi, le vivier des professeurs enseignants des langues anciennes sera renforcé.

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