Question de M. ÉBLÉ Vincent (Seine-et-Marne - SOCR) publiée le 27/10/2017

Question posée en séance publique le 26/10/2017

M. Vincent Éblé. Monsieur le président, permettez-moi de lire la question de notre collègue Samia Ghali, dont le vol depuis Marseille a été retardé.

« Monsieur le ministre d'État, cher Gérard Collomb, la violence à Marseille est devenue banale et s'ancre dans le quotidien des Marseillais. La bête se nourrit, et cette fatalité, la République ne l'arrête pas.

« Dans cette bataille entre la loi de la rue et la loi de la République, chaque ministre, dans son domaine, a le pouvoir, mais aussi le devoir d'agir, car la délinquance, elle, ne se met pas au chômage pendant que nous réfléchissons. Au contraire, elle gagne du terrain.

« J'ai écouté avec beaucoup d'attention le discours du Président de la République sur la sécurité intérieure. Sur cette question, je veux croire à sa volonté et à sa détermination, mais je m'interroge sur les moyens mis en face.

« La police de sécurité du quotidien à Marseille, oui, bien sûr ! Mais, seule pour intervenir dans les quartiers, elle sera inefficace et, surtout, en danger.

« Aujourd'hui, je suis inquiète pour la deuxième ville de France.

« Pendant que la délinquance s'enracine, la méthode de l'approche globale lancée en 2012 est au point mort, alors qu'elle commençait à faire ses preuves.

« Les moyens humains et matériels ont régressé, y compris dans les zones de sécurité prioritaires.

« Les véhicules ont 270 000 kilomètres au compteur. Six équipages de la BAC quadrillent une ville de 850 000 habitants. La sécurité publique a perdu une centaine d'agents en 2017, ainsi que deux compagnies de CRS sur trois.

« Je vous demande donc, monsieur le ministre d'État, car je vous sais attaché à Marseille, dans quelle mesure le Gouvernement est prêt à aider notre ville et quels moyens il est prêt à mettre en œuvre. Sans sécurité, il n'y a ni espoir ni liberté pleine et entière, et donc pas de République. »

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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 27/10/2017

Réponse apportée en séance publique le 26/10/2017

M. Gérard Collomb, ministre d'État, ministre de l'intérieur. Monsieur le sénateur, je salue Samia Ghali. Sa question est tout à fait pertinente quand on connaît les problèmes de Marseille.

Oui, il faut assurer la sécurité, qui est l'une des principales préoccupations de nos concitoyens, avec le problème de l'emploi. Comme vous le savez, c'est l'une des priorités du Président de la République. C'est la raison pour laquelle nous créerons 10 000 postes à la fois dans la police, la gendarmerie et les services de renseignement au cours des cinq prochaines années.

Lorsque l'on regarde l'évolution des chiffres, on s'aperçoit qu'entre 2007 et 2012 le nombre d'emplois dans les forces de sécurité a baissé de 12 500, peut-être en raison de la crise économique. Il a commencé à remonter à partir de la période 2013-2016, avec la création de 6 500 emplois.

En cette année 2017, ce sont 2 286 emplois qui seront créés.

Enfin, nous créerons 10 000 emplois, comme je viens de l'indiquer.

Vous pourrez annoncer à Mme Samia Ghali que, parmi les effectifs qui sortiront de l'école d'ici à la fin de l'année, 40 nouveaux policiers seront affectés à Marseille. Nous allons effectivement commencer à réimplanter un certain nombre de forces de l'ordre dans chaque ville. Ainsi, dans cinq ans, nous aurons pu assurer les conditions de la sécurité du quotidien. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche.)

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