Question de M. MASSON Jean Louis (Moselle - NI) publiée le 07/12/2017

Sa question écrite du 7 mai 2015 n'ayant pas obtenu de réponse sous la précédente législature, M. Jean Louis Masson attire à nouveau l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le fait que Perl est une commune allemande située à quelques kilomètres de la frontière française et de la frontière luxembourgeoise. Le land de Sarre et les collectivités locales ont donc initié un projet d'école primaire, de collège et de lycée, ayant pour finalité d'accueillir aussi bien les élèves allemands que luxembourgeois ou français du voisinage. Ces filières d'enseignement sont particulièrement appréciées. Toutefois jusqu'à présent, la France a refusé toute participation financière, aussi bien pour l'investissement que pour le fonctionnement. La capacité d'accueil pour le secondaire étant quasiment saturée, les familles françaises ont donc appris qu'à l'avenir, et en l'absence de financement côté français ou de mise à disposition de personnel, les élèves concernés ne pourraient plus être accueillis. À titre dérogatoire pour 2015, les enfants français qui étaient inscrits dans le primaire seront encore acceptés à l'entrée en 6ème. Les parents d'élèves soutenus par de nombreuses municipalités frontalières regrettent qu'une fois de plus, les pouvoirs publics français se désintéressent de l'apprentissage de la langue allemande par les jeunes Mosellans. Ce constat s'ajoutant à la suppression des sections européennes et à la suppression des classes bilangues, les trois départements français frontaliers avec l'Allemagne subiront un recul considérable de l'apprentissage de la langue du voisin. Au contraire, les lands allemands, et notamment la Sarre, s'engagent de manière volontariste en faveur de l'apprentissage du français. Il lui demande donc pour quelle raison son ministère s'obstine à ignorer les opportunités de formation franco-allemande qu'offre le Schengen lyzeum de Perl.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 09/08/2018

Les langues vivantes tiennent non seulement une place fondamentale dans la construction de la citoyenneté, dans l'enrichissement de la personnalité et dans l'ouverture au monde, mais sont également un atout dans l'insertion professionnelle des jeunes en France, comme à l'étranger. L'amélioration des compétences en langues vivantes des élèves français est l'une des priorités du ministre de l'éducation nationale qui porte une attention toute particulière à la relation franco-allemande et à l'enseignement de la langue allemande sur le territoire national. Depuis la rentrée 2017, un effort particulier a été réalisé en ce sens au niveau national. En effet, l'assouplissement de la réforme du collège a permis de réintroduire sous la forme d'un enseignement facultatif de langues et cultures européennes les sections européennes de collège qui avaient été supprimées en 2016. De plus, les ouvertures de classes bilangues ne sont désormais plus dépendantes d'une continuité avec le premier degré. Par conséquent, le nombre d'élèves en dispositif bilangue allemand/anglais est passé de 67 541 en 2016 à 80 167 à la rentrée 2017. Au niveau local, le département de la Moselle, dans le cadre de son dispositif d'enseignement approfondi de l'allemand (DEAA) propose un cursus biculturel aux élèves de collège au travers notamment d'un apprentissage renforcé de la culture et de la langue allemande dans deux disciplines non linguistiques ainsi que d'échanges et d'activités en langue allemande. D'autre part, l'académie de Nancy-Metz bénéficie de plus de 8 % de la ressource nationale enseignante en allemand, ce qui en fait l'un des plus forts taux académiques. Le ministère tient donc compte de la spécificité de cette académie.

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