Question de M. CAPUS Emmanuel (Maine-et-Loire - Les Indépendants) publiée le 17/01/2018

Question posée en séance publique le 16/01/2018

M. Emmanuel Capus. La cinquante-deuxième édition du Consumer Electronics Show, le CES, s'est tenue à Las Vegas la semaine dernière. C'est un événement de renommée mondiale en matière de nouvelles technologies, et je salue le fait que la France y ait été particulièrement bien représentée, par plus de 320 start-up, soit la deuxième délégation après celle des États-Unis. Les territoires français étaient également fort bien représentés, avec un nombre très important de présidents de région ou de métropole et de maires. La ville d'Angers a notamment capitalisé sur l'élan suscité par l'organisation du World Electronics Forum en octobre dernier.

Oui, monsieur le ministre, la France et ses territoires ont des atouts incroyables pour faire rayonner la « French Tech » dans le monde. Nous demeurons une grande nation d'innovation et de créativité !

Cependant, les chiffres du commerce extérieur publiés la semaine dernière par les services des douanes font état d'un déficit abyssal de 60 milliards d'euros sur douze mois, ce qui amène à nuancer ces succès.

Oui, nous innovons. Oui, nous sommes créatifs. Oui, notre écosystème de start-up est dense et performant, mais il peine à mettre en œuvre une véritable stratégie de reconquête de parts de marchés à l'étranger. Notre compétitivité au sein même de l'Union européenne ne cesse de s'éroder. À titre de comparaison, l'Allemagne affiche, elle, un excédent commercial de 227 milliards d'euros entre janvier et novembre 2017. Nos PME innovantes exportent peu, n'ont souvent pas la taille critique pour s'attaquer aux marchés étrangers et ont du mal à trouver les financements nécessaires à leur croissance.

Monsieur le ministre, ma question est simple : quelle est votre stratégie pour faire en sorte que la « French Tech » soit davantage qu'une opération de communication à l'étranger et devienne une réalité industrielle qui place la France aux premiers rangs mondiaux de l'économie de demain ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Indépendants – République et Territoires.)

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Réponse du Ministère de l'économie et des finances publiée le 17/01/2018

Réponse apportée en séance publique le 16/01/2018

M. Bruno Le Maire, ministre de l'économie et des finances. Monsieur le sénateur, vous avez raison de vanter les succès de la « French Tech », qui a encore montré au salon de Las Vegas sa compétence, son savoir-faire dans les domaines de l'environnement, de la santé, des transports autonomes, de la domotique. Je crois que nous tenons là le fer de lance de nos savoir-faire et de la haute technologie française.

De manière plus large, personne ne peut se résigner à voir se creuser, depuis le début des années 2000, le déficit commercial extérieur de la France. Ce dernier est le reflet de la perte de compétitivité de notre économie.

Certes, nous innovons, monsieur le sénateur, mais en réalité pas assez. Nous n'investissons pas suffisamment dans l'innovation. Les aides sont encore trop complexes, trop disparates. Nous pouvons faire beaucoup mieux pour améliorer la compétitivité de l'économie française, en particulier en réduisant le coût du travail. C'est le sens des politiques menées actuellement par le Premier ministre : dispositif « zéro charges » au niveau du SMIC, transformation du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, le CICE, en allégement direct de charges d'ici à 2019… Ces mesures permettent d'améliorer la compétitivité-coût de notre économie.

L'amélioration de la qualité de nos produits, de ce que l'on appelle la compétitivité hors coûts, passe quant à elle par plus d'innovation, plus de recherche, plus d'investissements. Toute la politique fiscale que nous avons mise en œuvre au travers de la baisse de l'impôt sur les sociétés, de la suppression de l'impôt sur la fortune ou de l'instauration du prélèvement forfaitaire unique vise à permettre à nos entreprises d'investir et d'innover.

Le Fonds pour l'innovation de rupture, que nous allons mettre en place dès ce mois-ci avec 10 milliards d'euros de dotation, aura pour objet de financer l'innovation de rupture, laquelle nous permettra de continuer à être une nation conquérante sur les marchés extérieurs.

Personne ici, aucun citoyen, aucun chef d'entreprise, aucun salarié ne peut se résigner à ce que la France enregistre un déficit commercial de plus de 60 milliards d'euros, quand l'Allemagne engrange plus de 230 milliards d'euros d'excédent. Nous gagnerons aussi cette bataille du commerce extérieur ! (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche et sur des travées du groupe Les Indépendants – République et Territoires.)

M. Bruno Sido. Très bien !

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