Question de Mme COHEN Laurence (Val-de-Marne - CRCE) publiée le 08/02/2018

Mme Laurence Cohen interroge Mme la secrétaire d'État, auprès du Premier ministre, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes sur la situation de l'association contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT).
En effet, cette association reconnue comme étant une référence en matière d'accompagnement des femmes victimes de harcèlement et de violences sexuelles au travail vient d'être contrainte de fermer son standard d'accueil et d'écoute téléphonique.

Face au nombre croissant de demandes, cette association n'a tout simplement plus les moyens suffisants pour répondre.
Si l'on peut se féliciter d'une certaine libération de la parole des femmes et d'une volonté de ne plus laisser l'impunité régner, il est inquiétant de voir que les associations luttant contre les violences faites aux femmes subissent les réductions budgétaires, la suppression des contrats aidés.

L'AVFT a plusieurs fois alerté sur cette situation, sans réponse.

Aussi elle lui demande si elle entend débloquer en urgence des moyens pour l'AVFT et pour les autres associations qui œuvrent pour l'égalité entre les femmes et les hommes et notamment pour la lutte contre les violences faites aux femmes.
Elle lui rappelle que le Président de la République s'est engagé à en faire une grande cause du quinquennat.

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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du Premier ministre, chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes publiée le 22/03/2018

Depuis octobre 2017 et l'affaire Harvey Weinstein nous assistons à une révélation massive du harcèlement sexuel et du sexisme, dans différents secteurs professionnels. Cette recrudescence d'affaires met en exergue plusieurs points dont le gouvernement prend la mesure afin d'adapter à long terme la politique publique en faveur des victimes de harcèlement sexuel. Concernant le financement de cette association, il est pris en charge de manière constante par le ministère chargé des droits des femmes : sa convention pluriannuelle d'objectifs de trois ans a d'ailleurs été renouvelée en 2017 avec 235 000€/an. Le ministère travaille à un plan national de formation auprès des professionnels relais dans les régions, en particuliers ouverts aux avocats, aux représentants des syndicats, aux CHSCT, aux services RH des employeurs, aux branches professionnelles,  aux représentants du Défenseur des droits et bien entendu aux corps d'inspection et de contrôle du ministère du travail. Tous ces professionnels ont un rôle fondamental à jouer en termes de prévention et de traitement des cas de harcèlement sexuel au travail. Seule une approche systémique, transversale et interministérielle pourra venir à bout du harcèlement sexuel au travail, impliquant les partenaires et les victimes elles-mêmes qui doivent mieux connaître leurs droits et les défendre. Ce qui implique qu'elles soient informées et que soient formés les services chargés des ressources humaines, les syndicats, l'inspection du travail, les managers. Une grande campagne sera lancée dès 2018 qui complètera les mesures annoncées par le Président de la République le 25 novembre et les outils de la direction de la cohésion sociale, de la mission pour la protection des femmes victimes de violences (MIPROF), du conseil supérieur de l'égalité professionnelle, du Défenseur des droits et des partenaires.

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