Question de M. BONHOMME François (Tarn-et-Garonne - Les Républicains-A) publiée le 08/02/2018

M. François Bonhomme attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, sur les populations de loups dont le décompte est faussé par la présence de loups hybrides.
Les éleveurs ovins ont à déplorer des attaques en progression dues à l'expansion de cette espèce sur notre territoire. En effet, le taux de reproduction des loups est supérieur à leur taux de mortalité.
Les statistiques divergent car leur comptage est difficile ; il l'est tout autant pour les hybrides qui, pour être identifiés comme tels, devraient faire l'objet d'analyses sur les cadavres prélevés.
Pour que le plan national loup produise les effets attendus, il est important de se rapprocher au plus près de la réalité dans les comptages servant de base à la détermination des prélèvements autorisés, d'où l'importance d'une identification précise.
Il lui demande donc si une méthodologie d'identification des loups hybrides est mise en place et si ses résultats sont pris en compte pour l'établissement du plan loup.

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Réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire publiée le 29/03/2018

Depuis son retour naturel en France en 1992, la population de loups connaît une augmentation régulière. La nécessité de s'assurer du bon état de conservation, prévue par la Convention de Berne et la directive 92/43/CEE dite « Habitats, Faune, Flore », a conduit le Gouvernement à confier le suivi de la population à l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). L'estimation de la population de loups en France repose sur une méthode rigoureuse, faisant intervenir trois paramètres démographiques : le nombre de zones de présence permanente (ZPP), l'estimation d'un effectif minimum retenu (EMR) et l'estimation du nombre total d'individus présents dans l'ensemble de la population, par modélisation de type « capture, marquage, recapture » (CMR). Ce dispositif a été évalué par des scientifiques européens qui ont jugé que le système de suivi français est l'un des meilleurs en Europe car les méthodes utilisées sont robustes et satisfont toutes les exigences en matière de gestion et de conservation de l'espèce. Ce dispositif croise à la fois les modélisations de dynamique des populations et les indices de présence relevés par le réseau d'observateurs sur le terrain. L'ONCFS a rendu publics en septembre 2017 les résultats des analyses génétiques visant à évaluer sur le territoire national le phénomène d'hybridation entre le loup et le chien. Les conclusions de cette étude montrent que sur 130 individus ayant pu faire l'objet d'analyses, le phénomène d'hybridation récente (première génération) concerne 1,5 % des individus ; 6 % sont concernés par de l'hybridation plus ancienne ; tous les autres, soit 92,5 % des individus analysés sont des loups non hybridés. Ces résultats sont cohérents avec ceux constatés dans d'autres pays européens qui font état de 2 à 10 % d'hybridation. Dans le prochain plan national d'actions sur le loup et les activités d'élevage, des mesures de suivi de l'hybridation sont prévues, en lien avec le comité scientifique qui sera créé.

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